Trois Premiers ministres au chevet de l'Ukraine

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, mardi à Kiev. Dans le même temps, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, recevait ses homologues polonais et néerlandais, Mateusz Morawiecki et Mark Rutte. Témoignage décisif de solidarité ou manœuvre opportuniste ? Les éditorialistes sont divisés.

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24tv.ua (UA) /

Une nouvelle étape du rapprochement

Sur le portail 24tv.ua, le politologue Viktor Taran juge que cette visite est une réussite pour l'Ukraine, mais aussi une invitation à maintenir le cap démocratique :

«Il est encore trop tôt pour attendre l'annonce d'une alliance de plein droit. Quoi qu'il en soit, on attend l'annonce d'un soutien et de livraisons d'armes renforcées par la Pologne et le Royaume-Uni. ... Pour en obtenir davantage, il faut travailler dur, voilà la recette du succès. Il convient donc de montrer que l'on n'est pas seulement unis par un ennemi commun, mais aussi par des valeurs. Et par la conscience du fait que l'on peut fournir un travail digne de confiance, sans duper nos partenaires. ... Je souhaite bonne chance à tout le monde. L'Ukraine a besoin de ce succès.»

Polityka (PL) /

Le Royaume-Uni, proche de la Pologne et de l'Ukraine

Polityka juge prometteuse la relation triangulaire qui se profile :

«Il s'agit d'un format plutôt inhabituel, car il associe deux voisins directs d'Europe orientale et un pays plus éloigné. Il ne faut pas oublier néanmoins que peu de pays sont aussi proches de l'Ukraine et de la Pologne que le Royaume-Uni - du moins concernant la position britannique vis-à-vis de la Russie et son engagement (également militaire) en vue d'empêcher des agressions russes contre des Etats voisins. Londres souligne qu'elle a elle-même été la cible d'une agression russe sur son territoire, lorsque des agents du Kremlin avaient tenté d'assassiner un ex-espion et sa fille à l'aide d'un agent toxique

Kommersant (RU) /

Des pays opportunistes

Ce sommet est moins un acte de solidarité que la volonté de se mettre en avant, assure Kommersant :

«L'intérêt de Londres consiste à démontrer la viabilité de la stratégie 'Global Britain', censée faire du pays le fer de lance du monde anglo-saxon, mais aussi un nouveau centre hégémonique mondial. La Pologne et les Pays-Bas veulent développer leur capital géopolitique en jouant la 'carte ukrainienne'. ... Ils donnent ainsi l'impression de jouer dans la même ligue que les Britanniques et de se donner une mission spéciale visant à protéger l'Ukraine, persuadés que ceci accroîtrait leur poids dans l'UE. ... On retrouve également Erdoğan, qui propose d'assurer une médiation : une fois de plus, il tente de se poser en champion de la pacification eurasiatique.»