Elargissement de l'OTAN : à quand le feu vert d'Ankara ?

Candidates à l'adhésion à l'OTAN, la Suède et la Finlande attendent encore l'accord de la Turquie. Un évènement survenu vendredi dernier vient raviver les différends : lors d'une manifestation devant l'hôtel de ville de Stockholm, des sympathisants kurdes ont suspendu par les pieds à un lampadaire un mannequin à l'effigie d'Erdoğan. Le gouvernement suédois a promptement présenté ses excuses.

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Svenska Dagbladet (SE) /

La balle est dans le camp de la Turquie

Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, rappelle Svenska Dagbladet :

«Dans les sociétés libres, cette forme de protestation est monnaie courante. C'est un des éléments constitutifs de leur libéralisme. Il n'y a rien à ajouter. L'adhésion de la Suède à l'OTAN est un enjeu tout autre. ... Comme le Premier ministre, Ulf Kristersson, l'a dit la semaine passée - et il était temps -, la Suède et la Finlande ont rempli leurs obligations envers la Turquie, définies l'été dernier à Madrid. A la Turquie maintenant d'honorer sa part du contrat.»

Dagens Nyheter (SE) /

Erdoğan n'en aura jamais assez

Au lieu de présenter ses excuses, Stockholm ferait mieux de recadrer Ankara, critique Dagens Nyheter :

«La Suède aura beau multiplier les concessions, la Turquie n'en aura jamais assez. Et plus nous lâcherons du lest, plus Erdoğan se montrera exigeant. Nous n'avons rien à lui proposer qui pourrait l'amener à se montrer plus conciliant, hormis des propositions incompatibles avec la démocratie et la tradition juridique suédoises. Par exemple l'extradition d'opposants au régime d'Erdoğan, de dures répressions contre les Kurdes établis en Suède ou encore des restrictions de la liberté d'expression.»

Kaleva (FI) /

Que Biden tape du poing sur la table

Il est grand temps que les Etats-Unis fassent pression sur la Turquie, juge Kaleva :

«Jusqu'à présent, les Etats-Unis n'ont pas pris position ouvertement sur les louvoiements de la Turquie. Mais Washington appuie sans équivoque l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN. Le blocage d'Erdoğan met à rude épreuve la cohésion interne de l'OTAN et si la situation perdure, l'autorité des Etats-Unis et le leadership de Biden s'en trouveront remis en cause. La pression exercée sur la Turquie doit permettre à Erdoğan de se poser en vainqueur dans son pays. Même si l'accord sur la vente d'avions de chasse devait se concrétiser, Biden pourra toujours en repousser la livraison si Erdoğan continuait de ne pas respecter les règles du jeu.»