L'Arménie boude le sommet de l'OSTC à Minsk

Le sommet de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) a eu lieu la semaine dernière à Minsk. Le Premier ministre Arménien, Nikol Pachinian, a choisi de ne pas y participer. Pour l'heure, il n'a toutefois pas annoncé le départ de son pays de cette alliance dominée par la Russie, restée passive lors du conflit au Haut-Karabakh avec l'Azerbaïdjan. Comment interpréter ce signal ?

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Arkadi Doubnov (RU) /

En quête d'alternative

Dans un post Facebook, le spécialiste de politique étrangère Arkadi Doubnov estime que l'Arménie pourrait conclure un partenariat avec l'Occident :

«Pachinian continue de répéter la formulation élégante selon laquelle ce n'est pas l'Arménie qui a abandonné l'OTSC, mais l'OTSC qui a abandonné l'Arménie. Or les preuves qu'il avance sont plutôt convaincantes : l'OTSC n'a pas précisé dans quelle mesure elle était disposée à défendre l'Arménie, alors qu'une partie du territoire Arménien – aussi petite soit-elle - est actuellement occupée par l'Azerbaïdjan. Dans le même temps, l'Arménie cherche et trouve de nouvelles garanties de sécurité du côté de l'Occident. Elle respecte néanmoins les engagements pris dans le cadre de l'OTSC, qui proscrivent l'établissement de structures militaires d'Etats tiers sur son territoire souverain sans consultation préalable des partenaires de l'alliance.»

Radio Kommersant FM (RU) /

La stratégie de l'attente

Rien ne dit qu'Erevan coupera les ponts, assure Radio Kommersant FM :

«L'Arménie n'osera pas le faire. La position du Kremlin n'est pas nouvelle : 'Il n'y a pas d'autre alternative, l'Occident est éloigné et la Russie est proche. Les ex-partenaires [les Etats de l'OTAN] ont déjà suffisamment de problèmes sans l'Arménie, vous ne pourrez vous passer de nous. Davantage d'Arméniens vivent en Russie que dans leur patrie' - et ainsi de suite. De facto, Pachinian ne semble pas pressé de rompre les ponts. Il attend visiblement de voir ce qui se produira ensuite et de quel côté oscillera le pendule. … Tout dépendra probablement du cours que prendront les évènements en Ukraine.»