Allemagne : interdiction d'une conférence sur la Palestine

La police berlinoise a mis fin à une rencontre intitulée "Congrès sur la Palestine", environ deux heures après son début. Motif invoqué par les autorités : un des orateurs intervenant par visioconférence est sous le coup d'une interdiction d'activité politique en Allemagne, pour avoir tenu des propos haineux contre Israël et les juifs. Selon les médias, certains participants n'avaient pas pu entrer sur le territoire national pour se rendre au Congrès.

Ouvrir/fermer tous les articles
taz, die tageszeitung (DE) /

Gare aux début de l'autoritarisme

L'ardeur que l'Allemagne met à faire taire les voix pro-palestiniennes va décidément trop loin, estime taz :

«Le maccarthysme allemand sévit contre tous ceux qui ne partagent pas la 'raison d'Etat' allemande [la défense inconditionnelle d’Israël]. Il se fait au détriment non seulement des règles de bienséance et des lois, mais va jusqu'à malmener les limites de l'Etat de droit, quand on voit que des interdictions d'entrée sur le territoire, de rassemblement et d'activité politique semblent être prononcées de manière arbitraire. ... Si cet autoritarisme s'installe, il frappera bientôt d'autres groupes qui critiquent la ligne du gouvernement : les activistes du climat, ceux qui viennent en aide aux réfugiés, ou d'autres. Et ce ne sera pas toujours la coalition tricolore qui sera au gouvernement.»

Zeit Online (DE) /

Verser de l'huile sur le feu

Zeit Online approuve l'interdiction :

«La liste des orateurs et des soutiens du congrès était un véritable who's who de personnalités de premier plan de l'antisionisme et de l'antisémitisme de renommée internationale. Il ne faut pas se leurrer sur un point : le Congrès sur la Palestine, dont la mise en scène se voulait être un 'tribunal contre l'Allemagne' désireuse de lui faire un procès fantoche dimanche, si l'on en croit son programme, misait dès le début sur l'escalade. ... La police berlinoise a donc bien réagi en coupant le courant dans la salle, pour couper court aux agissements des activistes.»