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Au pays des grèves

La France reste championne du monde du nombre de jours de grève par salarié. Pourtant, la conflictualité recule, y compris dans la fonction publique. Mais pas à la SNCF…

Par Étienne Lefebvre

Publié le 2 avr. 2018 à 18:00

Business France doit présenter, ce mardi matin, son bilan annuel des investissements étrangers en France, un indicateur très attendu alors que l'Hexagone regagne en attractivité. Hasard du calendrier, la publication survient un jour où il n'y a quasiment pas de trains en circulation, où une nouvelle grève perturbe le trafic d'Air France, et où la CGT tente d'actionner une kyrielle de conflits (EDF, ramassage des ordures, etc.) au nom de la convergence des luttes. Le syndicat a déjà programmé une journée de mobilisation interprofessionnelle, le 19 avril, sans attendre l'intersyndicale des fonctionnaires qui se réunit ce mardi pour définir sa riposte face aux réformes gouvernementales.

Conflictualité en baisse

La France qui se transforme, vantée partout sur la planète par Emmanuel Macron, reste ainsi le pays champion du monde des grèves. Même si les indicateurs fiables font défaut - la manière de comptabiliser les conflits diffère selon les pays - l'économie française est encore celle où le nombre de journées de travail perdues par salarié est le plus élevé.

Pourtant, ce tableau doit être fortement nuancé. Les mouvements de grève fléchissent sur longue période dans le privé, où la contestation change de visage. Et la conflictualité recule aussi dans le secteur public depuis le pic observé en 2010 (réforme Sarkozy sur les retraites). Les conflits ont été limités lors du précédent quinquennat, en dépit du gel prolongé du point d'indice. Les fonctionnaires, constatant l'inefficacité des mobilisations générales, préfèrent des grèves plus ciblées.

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Il reste un point noir : les transports, et la SNCF en particulier, où la grève est toujours omniprésente (près de 200 préavis pour le seul SUD-rail depuis 2002…) et apparaît comme un passage obligé. La capacité de mobilisation des cheminots est toujours élevée, tout comme leur pouvoir de nuisance. Cela ne veut pas dire que le conflit très dur qui s'amorce va faire tache d'huile - la CGT reste isolée dans cette stratégie - mais, pour la majorité, c'est un test politique qui va s'inscrire dans la durée. Et qui va marquer le quinquennat.

Etienne Lefebvre

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