Un spectre hante l'Europe. Non, ce n'est pas le même, les peuples rêvent partout de protection, ils se donnent des gouvernements que l'on nomme populistes et rejettent le système que la France et l'Allemagne reconduisent par défaut. L'Union européenne se révèle totalement impuissante face à la plus grande crise humanitaire de l'histoire contemporaine. Tous les échecs accumulés depuis un demi-siècle se concentrent dans ces flux humains qui tentent d'atteindre les côtes de l'Europe. Au sud, les échecs des régimes postcoloniaux, des révolutions nationales, des nouvelles voies vers l'indépendance, des dictatures nationalistes ou religieuses et des diverses versions du socialisme. Au nord, la crise d'une Europe qui croyait, en 1989, que le temps des frontières était révolu, que la disparition du mur de Berlin et du rideau de fer ouvrait un formidable espace de prospérité et de démocratie. Les anciennes idéologies étaient mortes, remplacées par un gentil pragmatisme, compatible avec l'alternance des droites modérées et des gauches raisonnables.
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Europe : la mort du moindre mal
Par
Guy Konopnicki
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