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Tony Blair : « L’accord sur le Brexit ne tiendra pas »

Dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre britannique estime que le Royaume-Uni et l’Europe doivent se préparer à toutes les éventualités car le « deal » entre Londres et l’UE ne réglera rien.

Publié le 19 novembre 2018 à 06h36, modifié le 19 novembre 2018 à 16h12 Temps de Lecture 5 min.

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J’ai un message à adresser aux dirigeants européens : ne croyez pas que cet « accord » sur le Brexit tiendra. Il est nocif pour les deux parties. Il n’est approuvé ni par le Parlement britannique, ni par le peuple britannique, ni même par une bonne partie de ceux qui sont restés dans le gouvernement de Theresa May. Aussi, préparez-vous à toutes les éventualités, même à la possibilité d’un nouveau référendum.

Theresa May a fait preuve de courage et de résilience en concluant cet « accord », et les négociateurs, tant britanniques qu’européens, méritent le respect pour les immenses efforts qu’ils ont déployés dans des circonstances particulièrement difficiles. Ils ont, elle et eux, toute ma sympathie. Mais deux grosses failles ont miné ces négociations : l’une est d’ordre technique, l’autre de nature politique.

La faille technique repose sur le projet d’accord. Celui-ci fait croire qu’il est possible pour le Royaume-Uni d’être simultanément en dehors du marché unique et de l’union douanière tout en ayant accès aux marchés européens sans aucune friction aux frontières. Autrement dit, il pourrait continuer à échanger librement des biens en Europe comme il le fait aujourd’hui, mais sans être juridiquement contraint de se conformer aux règles européennes.

Theresa May, en tout cas lorsqu’elle s’adresse à un auditoire britannique, affirme que son accord réussit à concilier les deux. L’Europe sait que ce n’est pas le cas.

Une divergence fondamentale

De la même façon, les complexes arrangements du backstop, nécessaires pour que la frontière irlandaise reste ouverte, sont présentés au Royaume-Uni comme signifiant que celui-ci restera dans l’union douanière pendant une période déterminée par Londres. L’Europe sait bien que ce n’est pas vrai. Le pays restera dans l’union douanière jusqu’à ce que les deux parties conviennent qu’il ne doit plus y rester. Autrement dit, l’Union européenne dispose d’un veto.

Il s’agit là de formulations astucieuses – un véritable travail d’orfèvre – qui cherchent en réalité à occulter une divergence fondamentale. Ce n’est pas raisonnable. Cela nous mènera au chaos.

La faille politique est tout aussi profonde. Theresa May mène ces négociations avec comme objectif une intention louable : rassembler le pays après les fractures du Brexit. Pour aller dans le sens des brexiters, elle reconnaît que le Brexit est un fait, mais elle cherche dans le même temps à minimiser les dégâts en continuant à respecter les règles européennes de façon que le Royaume-Uni subisse le moins de perturbations économiques possible.

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