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Négociations commerciales Chine-Etats-Unis : « Paradoxalement, les Chinois ont tout intérêt à jouer la carte Lighthizer, mais à l’excès »

Robert Lighthizer, le représentant au commerce de Donald Trump, entend mener de dures négociations avec Pékin, suceptibles d’accentuer la défiance des marchés américains. Ce qui, paradoxalement, pourrait servir les intérêts chinois, explique dans sa chronique Arnaud Leparmentier, correspondant du « Monde » à New York.

Publié le 07 janvier 2019 à 07h00 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique « Marchés ». Il sera l’homme de Wall Street en 2019, et de lui dépendra que l’Amérique tombe en récession. Non, il ne s’agit pas de Jerome Powell, le patron de la Fed, prêt à suspendre la remontée des taux pour ne pas effrayer les marchés financiers. Mais de Robert Lighthizer, 71 ans, le représentant au commerce de Donald Trump. Un dur, un républicain protectionniste chargé par le président des Etats-Unis de négocier avec Pékin un accord commercial et de dessiner la (dé)mondialisation de demain.

Lors de son dîner avec Xi Jinping en marge du G20 de Buenos Aires, le 1er décembre, Donald Trump a présenté ainsi son poulain : « C’est mon négociateur », raconte le New York Times. Il a récupéré le dossier, au grand dam du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui espérait mener la négociation, et des Chinois, qui souhaitaient obtenir des interlocuteurs plus policés.

Robert Lighthizer considère que les administrations américaines qui se sont succédé depuis l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du commerce en 2001 se sont laissées endormir par les promesses lénifiantes de Pékin. Pas complètement à tort. Les Occidentaux dénoncent depuis des années les transferts forcés de technologie, les subventions aux entreprises d’Etat par le biais du foncier et des prêts publics, et la fermeture de nombreux marchés, mais ne bougent pas.

Vagues promesses de rééquilibrage

Robert Lighthizer, qui a passé sa vie à défendre les industriels américains, ne veut pas laisser passer sa chance. Isolé dans un Parti républicain libre-échangiste, il est entré dans les petits papiers de Donald Trump en 2011, soutenant les convictions antichinoises de celui qui n’était qu’une star de la télé-réalité et invoquant le protectionnisme de Ronald Reagan, icône républicaine. Nommé représentant au commerce, il a eu du mal à s’imposer dans une équipe contrôlée initialement par les anciens de Goldman Sachs, Steven Mnuchin et le conseiller économique Gary Cohn. Il a mis à profit l’hiver 2018 pour remonter dans l’estime du président : à la saison froide, M. Trump passe les week-ends dans son golf de Mar-a-Lago, à Palm Beach en Floride, et M. Lighthizer a profité d’Air Force One pour se rendre dans sa propre résidence voisine et vanter ses vues au président.

L’idéal serait que les thèses de M. Lighthizer triomphent, que la Chine soit contrainte d’amender sérieusement son comportement commercial

Robert Lighthizer a ainsi contribué au rejet d’un accord négocié au printemps par M. Mnuchin avec les Chinois. Faite de vagues promesses de rééquilibrage de la balance commerciale, cette proposition maintenait le statu quo et faisait, selon la presse américaine, un vainqueur, la Chine. Cette piste est aujourd’hui exclue.

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