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L'Italie à contresens

A nouveau en récession, l'économie italienne ne devrait guère bénéficier des effets du budget poussé par la coalition populiste au pouvoir.

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(Dessin de Fabien Clairefond pour « Les Echos »)

Par Étienne Lefebvre

Publié le 1 févr. 2019 à 08:29

Une entrée en récession confirmée et un acquis de croissance négatif de 0,2 % pour l'année 2019 : le verdict est tombé ce jeudi et il est sévère pour l'économie italienne. Celle-ci est pénalisée par son exposition à l'export, et donc au ralentissement en cours en zone euro et au niveau mondial. Toujours prompts à rechercher des boucs émissaires, les leaders de la coalition gouvernementale ont d'ailleurs renvoyé la responsabilité de ce piètre résultat à la guerre commerciale sino-américaine et au coup de frein allemand, avant de réclamer à l'Union européenne une flexibilité accrue en matière budgétaire.

La péninsule est cependant avant tout victime de ses propres insuffisances. Et de celles de ses gouvernants. L'arrivée du M5S et de la Ligue au pouvoir, marquée par des déclarations à l'emporte-pièce et de grandes incertitudes pour les acteurs économiques, a entraîné une détérioration continue du climat des affaires. Le bras de fer budgétaire avec Bruxelles, largement mis en scène pour des visées électoralistes, a contribué à cette perte de confiance.

Le populisme à l'épreuve des faits

Au-delà des mots, la stratégie économique inquiète les chefs d'entreprise. Les mesures de relance votées récemment par le Parlement vont-elles vraiment soutenir l'activité ? Rien n'est moins sûr pour trois raisons. D'abord, parce qu'en dégradant les comptes publics, elles s'accompagnent de taux d'intérêt élevés, ce qui pèse sur le budget de l'Etat, les banques et les entreprises. Ensuite parce que les promesses électorales ont été rognées (revenu de citoyenneté, plan d'investissement), ou n'auront pas d'effet bénéfique pour la consommation (départs anticipés en retraite). Enfin et surtout parce qu'elles ne s'attaquent pas aux faiblesses de l'économie italienne : manque de productivité et de compétitivité, administration inefficace, appareil de formation peu performant, etc.

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Le gouvernement populiste ne va pas pour autant changer de stratégie d'ici aux élections européennes. Mais tôt ou tard, il devra rendre des comptes.

Etienne Lefebvre

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