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« Il n’existe pas à ce jour de majorité fondamentalement opposée à l’intégration européenne »

Les deux politistes Isabelle Guinaudeau et Tinette Schnatterer estiment, dans une tribune au « Monde », que l’euroscepticisme doit être relativisé, car les citoyens des Etats membres de l’UE sont beaucoup plus attachés à l’idée européenne qu’on ne le pense.

Publié le 23 mai 2019 à 11h37, modifié le 23 mai 2019 à 11h51 Temps de Lecture 5 min.

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« La fin des années 1990 et le début des années 2000 voient le soutien à l’UE remonter dans de nombreux pays membres. » (Photo : le Parlement européen, à Strasbourg, le 26 mars).

Tribune. Le score des différents partis eurosceptiques est discuté comme l’un des enjeux principaux des élections européennes de dimanche 26 mai : après la percée de 2014, ces partis vont-ils être capables de bloquer le Parlement européen ? Plus largement, ces élections sont plus que jamais l’occasion de constater le défi des opinions eurosceptiques pour le modèle démocratique européen. Quelle est l’ampleur réelle de cette crise du sentiment européen ?

En l’absence de données directement comparables dans le temps, cela reste difficile à mesurer. Dans une recherche à paraître dans le British Journal of Political Science, nous avons donc construit un indicateur de soutien à l’Union européenne (UE) en croisant plus de 70 indicateurs et jusqu’à 1 200 mesures par pays, réalisées depuis 1973 dans le cadre des enquêtes Eurobaromètre.

« Blues post-Maastricht »

Nos données livrent une lecture beaucoup plus nuancée des expressions électorales d’un euroscepticisme réclamé par des formations contestataires. Elles montrent en effet que le soutien à l’Union européenne augmente depuis cinq ans dans presque tous les pays. Plus généralement, nous ne constatons pas de tendance linéaire à plus d’euroscepticisme et nos mesures révèlent que le contraste avec la période pré-Maastricht est bien moins important qu’on ne pourrait le penser.

On estime souvent que les années 1980 étaient marquées par un consensus mou des citoyens, qui s’intéressaient encore peu à la politique européenne. Notre indicateur confirme que les années 1970 et 1980 ont connu des niveaux de soutien historiquement élevés qui ont atteint un point culminant au début des années 1990.

Le tournant politique et monétaire du projet européen, marqué par l’adoption du traité de Maastricht, a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique : le soutien à l’UE a été en retrait plusieurs années de suite, avec un recul moyen d’environ 10 % entre la signature du traité de Maastricht (1991) et celle du traité d’Amsterdam (1997). Ce recul a été particulièrement spectaculaire en Allemagne, en Belgique et en Espagne, où le soutien a reculé de plus de 20 points ; seule l’Irlande n’est pas affectée par ce « blues post-Maastricht ».

Cela dit, la fin des années 1990 et le début des années 2000 voient le soutien à l’UE remonter dans de nombreux pays membres, avec une dynamique particulièrement forte dans les pays qui rejoignent l’UE en 1995 et dans les années 2000.

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