Avons-nous suffisamment conscience des dangers que présente la situation en Libye ? Nous connaissons la situation dramatique des migrants qui passent par ce pays. Nous savons que la chute du régime de Kadhafi en 2011 a considérablement facilité les agissements islamistes dans le nord de l’Afrique. Et on voit bien que ce pays subit un affrontement entre l’est et l’ouest du pays.

→ANALYSE. À Berlin, les puissances au chevet de la Libye

Ce que, en revanche, nous ne mesurons pas suffisamment, c’est à quel point les ingérences étrangères ne cessent d’envenimer toutes les données du dossier. Au point que certains y voient le risque d’une crise aussi grave que celle de la Syrie, à quelques centaines de kilomètres de nos côtes. Algérie, Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, France, Grèce, Italie, Qatar Russie, Turquie : la liste des protagonistes est longue et embrouillée.

Les querelles qui sont en jeu sont parfois très éloignées du sort de la population libyenne. Ainsi entre les pays du golfe Persique, entre la Grèce et la Turquie et même entre la France et l’Italie. C’était toute l’importance de la conférence internationale réunie dimanche à Berlin sous l’égide de l’ONU que d’essayer de désactiver toutes ces interférences. Il y faudra, quoi qu’il arrive beaucoup de temps et de persévérance. Pour le bien des Libyens et pour la paix en Méditerranée.