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« Un consensus international inédit émerge pour couper les ailes des GAFA »

L’Union européenne, les Etats-Unis et même la Chine commencent à agir, chacun avec ses armes, contre des géants de l’Internet dont la puissance financière et stratégique, fondée sur un modèle de recueil des données personnelles, commence à menacer les Etats trop sérieusement, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Publié le 15 décembre 2020 à 11h25, modifié le 15 décembre 2020 à 20h59 Temps de Lecture 2 min.

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Dans la mythologie, comme dans les romans de fantasy, les gardiens ont une place centrale. Ils doivent tenir les portes contre les envahisseurs ou, à l’inverse, empêcher les gens de sortir. Le plus célèbre est Cerbère, le molosse à trois têtes gardien des portes de l’enfer. Aujourd’hui, ce sont Google, Apple, Facebook ou Amazon (les GAFA) que la Commission européenne a intronisés gardiens des portes de leur propre royaume. Ils contrôlent ceux qui rentrent, ceux qui sortent et savent tout de la vie des habitants.

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Bruxelles veut domestiquer les cerbères de l’Internet. Ce mardi 15 décembre, Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence et au numérique, et Thierry Breton, son homologue au marché intérieur, présenteront deux nouveaux projets de directives, destinés d’un côté à les responsabiliser sur le contenu qu’ils diffusent et de l’autre à lutter contre l’abus de position dominante.

L’Union européenne n’est pas la seule à s’inquiéter. Aux Etats-Unis, parlementaires et administrations de tout poil s’en prennent à eux. La semaine dernière, une coalition d’Etats et la Commission fédérale du commerce (FTC) ont menacé Facebook de le forcer à revendre ses filiales WhatsApp et Instagram. Et, ce lundi 14 décembre, la même FTC a demandé des explications de la part de Google, Amazon et Facebook sur la manière dont ils collectent et utilisent les informations sur leurs utilisateurs.

Sanctions

Même en Chine, les autorités tapent du poing sur la table. Elles avaient déjà bloqué in extremis la cotation géante d’une filiale financière d’Alibaba et ont, depuis, édicté de nouvelles lois contre les monopoles privés dans le numérique. Pour la première fois, ce lundi 14 décembre, l’administration de la concurrence chinoise a sanctionné Alibaba et Tencent pour des acquisitions contrevenant à ces règles.

Il émerge aujourd’hui un consensus international inédit pour couper les ailes des géants de l’Internet. Inédit, car il est à la fois transpartisan – républicains et démocrates américains sont d’accord sur le sujet – et présent dans tous les pays. Par leur puissance, ces gardiens sont en train de devenir une menace pour les Etats. L’effet de rendement croissant des réseaux augmente leur efficacité et diminue la concurrence.

D’autant que leur modèle est basé sur la gratuité du service contre l’échange de données personnelles. Alibaba en sait plus sur ses 700 millions d’utilisateurs que l’Etat chinois. Chacun y répond avec ses armes, l’autoritarisme pour la Chine, le juridisme pour les Etats-Unis et la régulation pour l’Europe. Cela a pris du temps, mais tous sont désormais alignés dans la même direction. La fin d’une époque.

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