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Covid-19 : l’Europe affronte le défi de la vaccination

Editorial. L’arrivée des vaccins pour lutter contre la pandémie a été réalisé grâce à des exploits scientifique, industriel et diplomatique. Pourtant, les campagnes de vaccination commencent dans la confusion dans plusieurs pays d’Europe.

Publié le 04 janvier 2021 à 11h30, modifié le 04 janvier 2021 à 11h37 Temps de Lecture 2 min.

Editorial du « Monde ». Achevée sur une note d’espoir avec l’arrivée des vaccins attendus comme la seule arme véritable contre le Covid-19, l’année commence dans la confusion dans plusieurs pays d’Europe, où les campagnes de vaccination sont lancées dans des conditions logistiques, politiques et psychologiques particulièrement difficiles.

L’arrivée de ces vaccins relève pourtant de l’exploit. Exploit scientifique et industriel d’abord : il faut saluer l’extraordinaire effort humain fourni par les chercheurs, l’industrie pharmaceutique et les autorités de certains pays développés, qui ont fourni les financements nécessaires pour permettre aux laboratoires de mener dans des délais record, sans pour autant brûler les étapes, des recherches dont la rentabilité n’était pas garantie.

Exploit politique et diplomatique ensuite, au sein de l’Union européenne (UE) : pour éviter une course au vaccin entre Etats membres, qui aurait eu des conséquences encore plus désastreuses que celles que la pénurie de masques a provoquées au printemps, l’approvisionnement des 27 Etats membres en vaccins a été centralisé par la Commission européenne, chargée d’en répartir les doses ensuite au prorata de la population de chaque pays. Au cours de l’année 2020, l’UE a ainsi commandé quelque 2 milliards de doses, pour une population totale de 450 millions de personnes, à six laboratoires pharmaceutiques, sans savoir quels vaccins seraient disponibles les premiers.

Montée des critiques

On imagine sans peine les inégalités et l’impact sur les prix qu’aurait générés une concurrence non régulée entre Etats membres. C’est sans doute, avec le plan de relance massif pour soutenir les économies, la décision la plus positive prise par l’UE en 2020. Même la Hongrie, qui avait défié Bruxelles en réceptionnant en fanfare une première livraison de vaccins russes Spoutnik en novembre, a finalement opté pour les vaccins distribués et homologués par l’UE.

La mise en œuvre des campagnes de vaccination, dont chaque Etat fixe les modalités comme il l’entend, s’avère cependant complexe. Les gouvernements nationaux sont tributaires du tempo de l’Agence européenne des médicaments (EMA), compétente pour approuver la mise des vaccins sur le marché.

Le Royaume-Uni, sorti de l’UE, a ainsi pu commencer à vacciner sa population début décembre, sous la pression d’une flambée incontrôlée de l’épidémie. L’Allemagne, dont l’opinion publique s’impatientait, car c’est une de ses entreprises, BioNTech, qui a coproduit le premier vaccin avec Pfizer, a dû demander à l’EMA d’accélérer et a même commencé la vaccination le 26 décembre, 24 heures avant la date prévue pour toute l’UE. Les Pays-Bas, eux, ont décidé de ne commencer que le 8 janvier.

Or, après avoir inoculé la première dose à 238 000 personnes, en priorité des soignants, les autorités allemandes marquent le pas, comme les Britanniques, qui en ont vacciné un million : les capacités de production mondiales ne suivent pas, a affirmé la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, face aux critiques qui montent en Allemagne. L’autorisation par l’EMA, prévue le 6 janvier, d’un deuxième vaccin, fabriqué par Moderna, devrait permettre d’alimenter les stocks.

Les critiques montent aussi en France qui, n’ayant vacciné que quelque 500 personnes en une semaine, ne semble pas souffrir, elle, de pénurie, mais de lenteurs et d’impréparation. Comme les autres étapes de cette pandémie, la phase de la vaccination requiert souplesse, humilité et organisation. Certains en ont plus que d’autres.

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