L’UE doit intensifier ses efforts à Glasgow
OPINION. Peu de gouvernements européens, voire aucun, sont engagés dans une diplomatie sérieuse pour reconstituer la Coalition de la haute ambition qui a été essentielle à la réussite de l’Accord de Paris, écrit Connie Hedegaard, ancienne commissaire européenne à l’Action climatique (2010-2014).
Boris Johnson, le premier ministre du Royaume-Uni, ne réussira peut-être pas à séduire tout le monde – en tout cas pas les dirigeants de l’Union européenne échaudés par le Brexit. Pourtant, le Royaume-Uni accueille le dernier cycle de négociations mondiales sur le climat (COP26) à Glasgow le mois prochain: l’UE doit donc mettre ses questions en suspens face à Johnson et se retrousser les manches. Jusqu’à présent, l’histoire des négociations mondiales sur le climat, tenues dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, peut se lire comme un conte sur l’histoire de deux villes européennes: Copenhague et Paris.
En 2009, les dirigeants mondiaux et leurs négociateurs nationaux se sont réunis à Copenhague pour conclure un traité global qui devait engager le monde entier à prendre des mesures de grande envergure pour éviter les pires ravages du réchauffement climatique. Cela n’a pas eu lieu. Trop de grands acteurs (et de grands émetteurs) sont arrivés sans propositions viables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les dirigeants de l’UE se sont retrouvés à errer dans les couloirs tandis que les Etats-Unis, la Chine et l’Inde ont conclu un accord non contraignant qui a laissé de nombreuses questions en suspens. Les représentants des pays les plus vulnérables ont été désemparés, car leurs intérêts ont été de nouveau mis sur la touche.