On se souvient des émeutes de 2005, qui ont duré des semaines. On se souvient des différents «plans banlieue», dont on ne peut pas dire qu’ils aient réglé les problèmes ou changé la vie en profondeur dans ces quartiers. Mais on ne se souvient pas vraiment d’avoir beaucoup entendu parler du sujet lors des dernières campagnes électorales ou dans les médias français en général ces derniers mois.
Cette colère était pourtant toujours là. Quand elle revient au premier plan, c’est surtout en s’exprimant sur le sujet du comportement des policiers vis-à-vis de ces populations, souvent issues de l’immigration. Et à chaque fois, à travers ce comportement, c’est beaucoup plus largement le racisme, la ghettoïsation et les discriminations qui sont dénoncés. Le tout sous-tendu par une galère économico-sociale qui ferme toute perspective.
Mais contrairement aux autres colères françaises, celle des banlieues a du mal à s’organiser, à se transformer en pression politique durable et tout laisse à penser qu’elle continuera donc à ne pas être entendue sur le long terme. A rester sporadique. Jusqu’au prochain drame.