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ÉditorialExtrême droite: l’exception espagnole

Un parti d’extrême droite sonné par sa défaite un soir d’élection… Cela ne s’était pas vu depuis longtemps en Europe. Dimanche, Vox a perdu 19 sièges aux législatives. Une claque pour l’extrême droite espagnole, qui devait faire son retour au pouvoir pour la première fois depuis la fin du franquisme.

Face à des socialistes à bout de souffle, tous les sondages prédisaient la victoire de la droite alliée à l’extrême droite, comme en Suède et en Finlande. Preuves, après l’accession au pouvoir de Giorgia Meloni en Italie et l’ascension fulgurante de Marine Le Pen en France, d’un virage ultradroitier de l’Europe.

Mais Vox paie ses outrances idéologiques et verbales. Son négationnisme climatique et des violences machistes, ses diatribes anti-immigrés, antiféministes, anti-LGBT et son programme réactionnaire ont remobilisé des électeurs de gauche pourtant agacés par Pedro Sánchez et ses alliances controversées avec Podemos et les partis régionalistes.

«En désavouant Vox, les Espagnols stoppent la vague nationaliste et xénophobe qui gagne le continent.»

Plus frappant, Vox a fini par effrayer une partie de ses propres électeurs, revenus dans les rangs de la droite traditionnelle (PP). Arrivé en tête, le parti d’Alberto Núñez Feijoo a réussi à freiner l’ascension de l’extrême droite, même s’il n’a pas de majorité pour former un gouvernement, avec ou sans son encombrant allié.

Faute de résultat clair, les Espagnols pourraient se diriger vers de nouvelles élections, mais ils envoient un signal fort aux Européens. En donnant à Pedro Sánchez assez de voix pour tenter de former un gouvernement, ils offrent un sursis à l’un des rares dirigeants de gauche en Europe. En désavouant Vox, ils stoppent la vague nationaliste et xénophobe qui gagne le continent.

Enfin, en faisant du PP le premier parti d’Espagne, ils remettent en selle la droite, prouvant qu’elle n’est pas condamnée à se radicaliser pour revenir au pouvoir.
 

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