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Enquête PISA : stopper la dégradation du niveau des élèves

La dernière étude de l’OCDE montre une baisse en France des résultats en mathématiques. Si la question des moyens ne peut être écartée, la valse des réformes qui soumet les enseignants à une suite d’injonctions souvent contradictoires est aussi en cause.

Publié le 05 décembre 2023 à 12h00 Temps de Lecture 2 min.

Dans le domaine de l’éducation comme dans bien d’autres, les comparaisons internationales sont un puissant instrument d’amélioration des politiques. Longtemps considérés avec suspicion en France, les résultats du Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves (PISA), qui, depuis 2001, compare les scores des jeunes à 15 ans, dans 81 pays, en mathématiques, compréhension de l’écrit et sciences, sont devenus, à juste titre, un incontournable outil de pilotage du système éducatif.

L’enquête 2022, dont les résultats ont été publiés mardi 5 décembre, confirme la baisse des performances de l’éducation nationale en mathématiques. Cette dégradation « sans précédent » du fait du Covid-19 est plus accentuée que dans la moyenne des autres pays. En septembre, Gabriel Attal rappelait que, « à l’entrée en 6e, un élève sur trois ne sait pas lire correctement ».

Personne ne comprendrait que le ministre chargé de l’éducation ne réagisse pas à ces résultats préoccupants. M. Attal a lancé, à la rentrée, une consultation destinée à recueillir des propositions afin d’« accroître le niveau des élèves ». Il doit rendre public ce qu’il retient de ces dernières, quelques heures après la publication de l’enquête PISA.

En prônant le retour à la pratique du redoublement − aujourd’hui « exceptionnel » selon la loi −, en défendant la constitution de groupes de niveau en mathématiques et en français au collège, deux mesures associées à la droite, le ministre flatte une partie de l’opinion tout en heurtant les enseignants qui mettent volontiers en cause l’insuffisance des moyens et des effectifs. Tandis que l’enquête PISA tend à confirmer l’inefficacité de redoublements non accompagnés de dispositifs de soutien, elle met en lumière un lien positif entre les performances en mathématiques et l’appartenance à des groupes de niveau limités à certaines matières.

M. Attal, qui ne masque pas sa volonté de transformer son passage Rue de Grenelle en accélérateur de son ascension politique, choisit ainsi de prendre à témoin le public des résultats décevants de l’enquête PISA et de son volontarisme pour les contrer.

Reste à s’accorder sur les remèdes à administrer. Si la question des moyens ne peut être écartée, elle ne saurait constituer un levier unique : la France dépense davantage que plusieurs pays affichant de meilleures performances qu’elle. Les insuffisances de soutien par l’institution, dont se plaignent les enseignants dans l’enquête, notamment en matière de formation, et le manque d’appui que regrettent les élèves figurent parmi les pistes.

Est aussi en cause l’incessante valse des réformes qui, au gré des changements ministériels et des stratégies politiques, soumet les enseignants à une suite d’injonctions souvent contradictoires. Qui suivre ? Emmanuel Macron, qui met en avant l’autonomie des équipes éducatives et des établissements ? Ou son ministre de l’éducation, qui entend fixer une norme nationale en matière de redoublement et de constitution des groupes-classes ? L’instabilité est telle qu’il est impossible de relier les résultats PISA à une politique précise.

Il est urgent de trouver un équilibre entre le temps long du système scolaire et le rythme forcément plus rapide du passage des responsables politiques, entre cohérence nationale et confiance envers les équipes de terrain. Reconnaître la réalité de la dégradation des performances du système scolaire est utile, à condition de ne négliger aucune piste pour la stopper.

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