Emmanuel Macron, en prononçant un discours fleuve d’une heure cinquante, ce jeudi 25 avril, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, a voulu «ramener le sujet “Europe” au centre de la campagne des européennes», comme l’explique Jean-Louis Bourlanges, le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, car «le pronostic vital de l’Europe est engagé». Déjà, en obligeant les concurrents directs de Valérie Hayer, la tête de liste Renaissance, à sortir du sous-bois national où ils se cantonnaient en exposant enfin certaines de leurs propositions européennes cette semaine, le chef de l’Etat a marqué un point.
Mais cela ne servira à rien si les Français ne le créditent pas, en juin, de son bilan européen, alors que les crises successives ont validé son appel de septembre 2017 à bâtir une «souveraineté européenne» afin d’assurer l’autonomie stratégique et économique de l’Union dans un monde de plus en plus incertain. Et ça n’est pas gagné, 57 % des Français, selon un sondage Elabe publié juste avant son discours, estiment que le Président n’a pas eu «d’influence réelle» sur l’Union depuis son élection… L’Europe de 2024 n’est pourtant plus celle de 2017. Même si de nombreuses réformes suggérées par le chef de l’Etat ont ét