Sous-marins : la France remporte l'appel d'offres australien

Le groupe de construction navale français DCNS a remporté lundi l'appel d'offres lancé par l'Australie pour la construction de douze sous-marins. Certains commentateurs critiquent le rôle de premier plan joué par la France dans le secteur de l'armement.

Ouvrir/fermer tous les articles
Libération (FR) /

La France, douteux vendeur d’armement

Après l’annonce de la vente de sous-marins à l’Australie, le gouvernement socialiste français s’est réjoui du savoir-faire du pays et de la création de nouveaux emplois. Le journal Libération, de son côté, fait part de son malaise :

«Il y a effectivement un paradoxe à voir un gouvernement de gauche devenir le plus efficace vendeur d’armement parmi tous ceux qui se sont succédé ces derniers temps. Si l’on avait le choix, on préférerait voir la France exceller dans l’exportation de produits plus utiles à l’humanité. … La vente de sous-marins à la démocratie australienne, qui se méfie de l’évolution de la situation géopolitique dans le Pacifique Sud et voit d’un œil suspicieux l’affirmation des ambitions chinoises, n’a rien d’un scandale diplomatique et témoigne plutôt de la qualité des constructions nationales. Beaucoup plus critiquable, en revanche, est le transfert d’armes sophistiquées à des dictatures patentées qui s’en serviront immanquablement un jour pour atteindre des buts condamnables.»

Boulevard Voltaire (FR) /

L'excellence française récompensée

Sur Boulevard Voltaire, le blogueur Henri Gizardin fait valoir que la vente de sous-marins à l’Australie consacre l’excellence de l’ingénierie française :

«La vente de douze sous-marins à l’Australie est une grande et très bonne nouvelle pour le commerce extérieur français. … Il n’est guère douteux que la qualité de l’offre résulte d’un savoir-faire qui doit beaucoup à un corps d’ingénieurs étatiques et civils en parfaite synergie, car issus des mêmes grandes écoles. … Parfois même, cette 'complicité' a joué un peu trop aux dépens de la réelle demande opérationnelle des utilisateurs, en promouvant des systèmes sophistiqués et donc avec des coûts et délais de développement élevés. La 'revanche' pour un matériel en avance sur le besoin et sur son temps est de trouver son marché avec effet différé.»