Une supervision européenne pour tous les Etats membres ?

Le Parlement européen réclame la mise en place d'un contrôle régulier de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits fondamentaux dans tous les pays de l'UE. C'est ce qui ressort d'un projet de résolution adopté mardi. Ceci pourrait entraîner la fin de l'actuelle procédure de supervision, dont la Bulgarie et la Roumanie sont les seules à faire l'objet depuis 2007. Qu'en dit la presse bulgare ?

Ouvrir/fermer tous les articles
Duma (BG) /

Généraliser le 'monitoring' en Europe

Ce serait une bonne chose que d'étendre la surveillance de l'UE à tous les Etats membres, estime le quotidien Douma :

«Le 'monitoring' européen, couplé au refus d'accepter la Bulgarie et la Roumanie au sein de l'espace Schengen, est l'une des raisons pour lesquelles les deux pays se sentent injustement traités par les anciens Etats membres de l'Union. Le mécanisme de supervision a été spécifiquement créé pour la Bulgarie et la Roumanie, et il ne s'applique qu'à ces deux pays. La Croatie, qui a pourtant intégré l'UE ultérieurement, n'est pas soumise à cette procédure. ... Il serait temps, cependant, que Bruxelles porte enfin son regard inquisiteur sur l'ensemble des membres de l'Union. La Roumanie et la Bulgarie ont-elles, in fine, l'apanage exclusif de la corruption en Europe ? ... Nous ne sommes a priori pas les seuls à rencontrer des difficultés avec l'Etat de droit et la démocratie.»

Dnevnik (BG) /

Les corrompus ne s'en tireront pas à si bon compte

La Bulgarie n'étant pas en position de présenter des progrès en matière de justice, de lutte anticorruption et de criminalité, il paraît peu judicieux de suspendre le 'monitoring' européen, juge le portail Dnevnik :

«Même si un nouveau mécanisme de surveillance devait être adopté et remplacer les mécanismes actuels, cela ne veut pas dire que la Bulgarie puisse s'en tirer sans avoir au préalable honoré ses engagements vis-à-vis de l'UE. Le simple fait d'envisager cette option montre combien notre classe politique corrompue veut se débarrasser d'une supervision européenne qui, en dépit des restrictions et des carences constatées ces dix dernières années, a toujours été l'unique moyen d'imposer des réformes. ... Sans le mécanisme actuel, il y a longtemps que l'establishment corrompu aurait remporté la partie.»