Gauche européenne : comment réagir à la droitisation de la politique ?

Depuis plusieurs années, les eurosceptiques, les nationalistes et les mouvements xénophobes connaissent un essor inhabituel en Europe. Face à ces évolutions, certains journalistes s’interrogent sur la réponse que les élus sociaux-démocrates et de gauche devraient apporter.

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Le Monde (FR) /

La solution, c'est le populisme de gauche

Le populisme de droite doit trouver une réponse adéquate dans le camp de la gauche, rappelle l’économiste Thomas Piketty dans Le Monde :

«Le populisme n’est rien d’autre qu’une réponse confuse mais légitime au sentiment d’abandon des classes populaires des pays développés face à la mondialisation et la montée des inégalités. Il faut s’appuyer sur les éléments populistes les plus internationalistes – donc sur la gauche radicale incarnée ici et là par Podemos, Syriza, Sanders [candidat à la primaire américaine] ou Mélenchon [du Parti de Gauche en France], quelles que soient leurs limites – pour construire des réponses précises à ces défis, faute de quoi le repli nationaliste et xénophobe finira par tout emporter.»

La Repubblica (IT) /

Donner un nouveau souffle à la démocratie

Après sa démissionen décembre, l’ancien premier ministre italien Matteo Renzi veut revenir sur la scène politique. Dans un entretien publié dimanche dans La Repubblica, il a détaillé ses projets. Dans le même journal, le sociologue français Marc Lazar conseille à la gauche de ne plus esquiver les questions gênantes :

«La gauche doit résoudre toute une série de problèmes existentiels, dont certains ont été évoqués par Renzi dans son entretien. L’un des enjeux est d’envisager l’avenir de l’Union européenne face au risque actuel de sa dissolution. ... Un autre enjeu est celui de la démocratie : nous avons d'une part un refus massif des partis traditionnels, de l’autre l’aspiration à une plus grande participation. ... A cela s’ajoute le danger des tendances dites populistes, qui prospèrent grâce à leurs réponses simplistes et en ceci séduisantes. Renzi, tout comme [l’ancien Premier ministre français et candidat à la présidentielle Manuel] Valls et [l’ancien chef des socialistes espagnols Pedro] Sánchez, doit répondre clairement à ces questions s’il veut avoir un avenir.»