Erdoğan élu président de l'AKP

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan consolide un peu plus son pouvoir. Dimanche, il a été élu président du parti conservateur au pouvoir AKP - une mesure rendue possible suite au référendum constitutionnel - remporté de justesse par Erdoğan. Si certains commentateurs y voient un "culte de la personne" risqué, d'autres espèrent des améliorations - au sein comme à l'extérieur du parti.

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Zeit Online (DE) /

Une campagne électorale permanente

Avec l'élection d'Erdoğan à sa tête, l'AKP a quasiment cessé d'exister, juge le site Zeit Online :

«Les propos nationalistes ont remplacé les visions qui faisaient jadis l'essence de l'AKP. Depuis trois ans, la Turquie est plongée dans une campagne électorale perpétuée de façon artificielle. Comme le montrent les déclarations d'Erdoğan, cela devrait se poursuivre jusqu'en 2019. Le président turc a besoin de ces tensions et de ces insinuations pour continuer à bénéficier de l'assentiment populaire jusqu'en 2019. Car les élections de 2019 scelleront définitivement la transition vers le système présidentiel façon Erdoğan. Les décisions partisanes comme les choix gouvernementaux sont inféodés à cet objectif. ... L'Erdoğan 'nouveau' est le même que celui de ces derniers mois. Car c'est le seul moyen pour lui de détourner l'attention des problèmes économiques et de l'isolement géopolitique du pays.»

Milliyet (TR) /

Le début d'une nouvelle ère

Milliyet fait part de ses espoirs après le congrès de l'AKP :

«Erdoğan a perçu le résultat du référendum comme un signal d'alarme et il est probablement le plus à même d'en faire une bonne analyse. ... Dans la perspective des trois élections qui se tiendront en 2019 - si le calendrier est bien respecté - il sait où décocher ses flèches pour mener le parti au succès. La composition du directoire du parti, approuvée lors du congrès, et les propos d'Erdoğan sont les premiers signes dans ce sens. D'ici la fin de l'année, les instances du parti seront renouvelées, ses représentations locales pourvues de jeunes cadres. On entend revenir à la politique du 'porte à porte', qui avait fait le succès de l'AKP, atteindre tous les citoyens et sévir auprès des communes oisives et démotivées.»