Luigi Di Maio, un danger pour l'Italie ?

Un mois après les élections en Italie, le premier cycle de négociations en vue de former un gouvernement s'est soldé par un échec. Luigi Di Maio, chef de file du Movimento 5 Stelle (M5S) et vainqueur du scrutin, veut former une coalition avec Lega Nord, à condition que celle-ci se sépare de son partenaire initial, Silvio Berlusconi. Les éditorialistes ont du mal à imaginer l'Italie dirigée par Di Maio.

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Corriere della Sera (IT) /

Des combines peu convaincantes

Luigi Di Maio propose un 'contrat' parce qu'il a toujours exclu des alliances avec d'autres partis. Mais on ne peut forger des alliances en jouant sur les mots, ironise Corriere della Sera :

«L'idée d'un 'contrat' à la place d'une alliance est une habile trouvaille rhétorique permettant de dépolitiser le pacte avec Lega Nord, avec laquelle le M5S a peu de choses en commun en matière de politique étrangère, d'immigration et d'économie. Mais cette démarche ne sera certainement pas suffisante. ... La volonté de devenir chef de gouvernement au nom d'une majorité relative contredit la réalité des rapports de force. Le 'contrat' avec Lega Nord n'est envisageable qu'en cas de rupture entre Matteo Salvini, son chef de file, et Silvio Berlusconi - une perspective qui paraît peu probable.»

Il Giornale (IT) /

Avec le M5S, l'Italie sombre dans le fascisme

La rhétorique de Di Maio ne présage rien de bon, estime Alessandro Sallusti, rédacteur en chef d'Il Giornale, qui appartient au groupe de Berlusconi :

«Humilier une personne qui a écrit des chapitres importants de l'histoire de ce pays, traiter ses électeurs comme des parias et mépriser les idées d'autrui, c'est se comporter en fasciste. ... Si c'est là le début du 'gouvernement 5 étoiles', alors on peut s'imaginer quelle sera la suite. L'Italie sera divisée de façon manichéenne, sur la base de l'opinion politique. C'est le tour de Berlusconi aujourd'hui, ce sera celui des autres demain. Nous comparaitrons devant le tribunal populaire de Grillo. Ce n'est pas de la science-fiction, cela s'est déjà produit avec les 'listes rouges' de journalistes [publiées par le M5S].»