France : l'affaire Benalla, une crise d'Etat ?

L'affaire Benalla, qui a éclaté l'été dernier en France, ne cesse de prendre de l'ampleur. Suite à de nouvelles révélations compromettantes pour Macron, la rédaction du journal Mediapart a fait l'objet d'une tentative de perquisition. L'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron aurait gardé ses passeports diplomatiques après son limogeage, et il s'en serait servi pour effectuer des voyages d'affaires.

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Le Point (FR) /

On est bien loin du devoir d'exemplarité

Le Point est frappé par le laxisme de l'Etat vis-à-vis des agissements de Benalla :

«Jusqu'alors, on s'interrogeait pour savoir ce que faisait cet ancien collaborateur de l'Elysée quand il se promenait à travers le monde avec ses passeports diplomatiques. Mais personne n'avait imaginé qu'il faisait de juteuses affaires avec l'influent ressortissant d'une puissance étrangère, tout en étant accrédité secret-défense. ... On s'étonne, de surcroît, qu'aucun service n'ait détecté ce dysfonctionnement majeur et inquiétant au sommet de l'Etat. … Un manque de clairvoyance sur la personne même de ce collaborateur. Et, au bout du compte, un problème de cohérence avec le devoir d'exemplarité dont le candidat Macron avait voulu faire le symbole de son quinquennat.»

De Standaard (BE) /

Les gros sous nuisent à la liberté

Alexandre Benalla aurait entretenu des liens avec des oligarques ces derniers mois. Dans De Standaard, la chroniqueuse Tineke Beekmann met en garde contre la coopération avec des régimes autoritaires :

«Dans quelle mesure un pays peut-il protéger sa liberté politique des immixtions étrangères et de la manne financière issue de pays non-démocratiques ? ... La question se pose lorsqu'il s'agit de paradis fiscaux et des investissements douteux réalisés par des régimes antidémocratiques dans des entreprises européennes ou dans le patrimoine culturel européen. ... Il faut tirer la sonnette d'alarme. Mais personne ne le fait, car l'idéologie libérale énonce que la liberté est indivisible. La libre circulation de l'argent, des marchandises et des personnes doit, théoriquement, favoriser la liberté politique. ... Ce n'est malheureusement pas le cas.»