Le possible procès Salvini chamboule l'Italie

Pour avoir refusé pendant des jours de faire débarquer en Italie des migrants secourus par le navire Gregoretti l'été dernier, l'ex-ministre de l'Intérieur Matteo Salvini devra probablement comparaître au tribunal. Une commission sénatoriale s'est déclarée favorable à la levée de son immunité parlementaire. Si le parti de Salvini, la Ligue, est également favorable à un procès, les représentants des partis au pouvoir, craignant que Salvini ne veuille se poser en victime avant les régionales de dimanche en Emilie-Romagne, n'ont pas participé au vote.

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Corriere della Sera (IT) /

Des manoeuvres désastreuses

Il n'est plus du tout question de l'enjeu initial, déplore Corriere della Sera :

«Ceux qui croient à l'innocence du leader de la Ligue ont décidé hier de l'envoyer devant les juges, par simple calcul électoral. ... Ceux qui le jugent coupable n'ont pas assisté à la réunion car ils en contestent la légitimité. ... Il faut se demander si tout cela en valait la peine ; et si les contorsions de ces derniers jours ont produit des dommages durables. L'impression qu'il s'agit de quelque chose qui n'a rien à voir avec l'évaluation des faits reprochés est renforcée par cet épisode navrant. On peut gager que la situation ne fera que s'envenimer, quelle que soit l'issue des élections dimanche.»

HuffPost Italia (IT) /

Un match qui peut décider du sort du gouvernement

HuffPost Italia y voit un véritable théâtre de l'absurde :

«Le gouvernement, qui veut pourtant le procès de Salvini, déserte la séance au Palazzo della Sapienza ; Matteo Salvini, qui veut éviter de se retrouver en prison, se présente seul devant les juges. ... Voilà, en somme, la chronique d'un délire annoncé, d'une journée surréaliste où l'on assiste à tout et à son contraire. Une représentation du théâtre de l'absurde, à quelques jours des régionales en Emilie-Romagne, région 'rouge' s'il en est. Un match qui peut décider du sort du gouvernement, ou du moins du destin du PD et de l'alliance avec les 'compagnons' du M5S.»