En France, le parti au pouvoir destabilisé

Un groupe d'environ 20 députés, majoritairement affiliés au parti LREM d'Emmanuel Macron, ont annoncé la création d'un groupe politique davantage axé sur l'environnement, la démocratie et la solidarité. En pleine crise du coronavirus, le président français se retrouve ainsi confronté à un nouveau défi. En ressortira-t-il affaibli ?

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Le Point (FR) /

Des dissidents sans boussole idéologique

Le Point compare ces dissidents aux "frondeurs" du PS en 2014, qui entendaient protester contre le cap néolibéral suivi sous le président François Hollande :

«Les deux démarches ne se ressemblent pas, et cela à plus d'un titre. Les frondeurs du PS sont restés au sein de leur groupe pour mener la contestation, tout d'abord. Ils avaient, de plus, un passé politique propre, là où la plupart des dissidents d'aujourd'hui ont été élus en 2017, époque où même une chèvre, pourvu qu'elle soit vêtue d'un tee-shirt LREM, pouvait espérer entrer à l'Assemblée nationale. Enfin, les frondeurs avaient une ligne politique claire, là où leurs successeurs semblent pour le moins flottants idéologiquement, au point de quitter, formellement au moins, la majorité présidentielle sur des valeurs de gauche au moment même où l'exécutif annonce un virage écologique et social.»

L'Obs (FR) /

Macron considérablement affaibli

L'initiative survient au plus mauvais moment pour le président français, souligne L'Obs :

«Le président entame cette nouvelle séquence du déconfinement la peur au ventre, tant le ciel est menaçant pour lui. Il y a, d'abord, la soudaine apparition d'un groupe de frondeurs LREM à l'Assemblée nationale, qui pourrait bien rappeler la fin chaotique du quinquennat de François Hollande, président alors fragilisé, aux yeux de l'opinion, par une poignée de mauvais coucheurs de gauche. Bis repetita, aujourd'hui, chez les 'marcheurs' ? Cet émiettement du parti majoritaire n'est pas aussi anecdotique que ses chefs veulent le laisser croire. Il révèle une décomposition du paysage politique, dans les mois à venir, sans que le président puisse en contrôler le moindre de ses soubresauts. Difficile d'être plus affaibli.»