Elections locales en Croatie : un avertissement ?

Aux élections régionales et locales de dimanche en Croatie, les partis traditionnels ont obtenu des résultats moins bons que prévu, notamment dans les grandes villes. A Zagreb, la capitale, le candidat de gauche écologiste Tomislav Tomašević, porté par l'alliance Možemo!, a réuni 43,15 pour cent des suffrages. Il sera opposé au second tour au chanteur Miroslav Škoro, fondateur du mouvement d'extrême droite DPMŠ.

Ouvrir/fermer tous les articles
Novi list (HR) /

Les fruits de la colère prêts à étre récoltés

Le piètre résultat des grands partis à Zagreb s'explique par leur ignorance, estime Novi list :

«Si les élites politiques, de gauche comme de droite, ne tirent pas d'enseignement de cette situation - à savoir qu'il faut guetter le moment où les gens en ont vraiment assez - alors le scénario de Zagreb pourrait se répéter dans trois ans au niveau national. ... Même si certains éléments du programme de Možemo! sont plutôt douteux, ils ne déboucheront pas sur une dictature communiste à Zagreb. Pas plus que Škoro, si par miracle il devait l'emporter, n'établira de système autoritaire d'extrême droite. Mais si la pandémie cause à une Croatie déjà désappointée et désabusée des problèmes plus graves encore, alors il n'est pas exclu qu'une formation plus radicale, et qui n'existe peut-être pas encore, récolte les fruits de la colère en 2024.»

Jutarnji list (HR) /

La propagande en guise de programme

Škoro n'a pas grand-chose à proposer à part des rengaines populistes, juge Jutarnji list :

«Lorsqu'il a qualifié d'extrême gauche [la coalition de son rival Tomislav Tomašević] Možemo!, Miroslav Škoro a replongé tout Zagreb dans le passé. Ce qui n'est pas pour lui déplaire : c'est là qu'il se sent le mieux. Pour marquer des points, il cherche à intimider ses rivaux politiques, avertit les citoyens qu'en votant Tomašević, ils devront participer à des travaux d'intérêt général [comme cela était d'usage à l'époque communiste]. ... En se focalisant sur des questions idéologiques, Škoro cherche à éviter d'avoir à présenter un programme.»