La Roumanie tremble pour ses aides européennes

La Roumanie a récemment perçu une première tranche de 1,85 milliard d'euros provenant du fond de relance post-coronavirus mis en place par l'UE. En revanche, les versements de 7,2 milliards à la Hongrie et de 40 milliards à la Pologne restent controversés et n'aboutiront probablement pas cette année. La presse roumaine s'inquiète de plus en plus d'une éventuelle suspension des versements à venir en raison de la défaillance de l'Etat de droit en Roumanie.

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RFI România (RO) /

Les problèmes sont déjà là

Le chroniqueur Ovidiu Nahoi estime sur Radio France Internationale :

«Nous aussi pourrions nous retrouver un jour dans la situation des deux membres du groupe de Visegrád. Par exemple, si une passation de marché incorrectement réalisée ou si des conflits d'intérêts venaient compromettre les objectifs du fonds de relance. Ou si la fameuse unité spéciale du parquet chargée d'enquêter sur les magistrats n'était pas supprimée. Ou encore, s'il nous arrivait la même chose qu'en Pologne, dont la chambre disciplinaire a été jugée incompatible avec le droit européen par la Cour de justice européenne. D'autant que, comme dans le cas de la Pologne, la Cour constitutionnelle roumaine a nié la suprématie du droit européen. Même s'il s'est agi d'un cas isolé, et non d'une tendance générale.»

G4Media.ro (RO) /

Bientôt dans le collimateur de l'UE

Pour l'instant, on chercherait en vain des traces des réformes judiciaires promises en Roumanie, critique le chroniqueur Dan Tapalaga sur G4Media.ro :

«Si la Roumanie continue sur sa lancée anti-réforme dans le domaine de la justice, si elle continue à faire preuve de mauvaise volonté dans la lutte anti-corruption - ce qui équivaut de fait à un mépris des valeurs de l'UE et à une érosion de l'Etat de droit - tôt ou tard, le pays se retrouvera dans le collimateur de la Commission européenne. J'entends déjà de plus en plus de voix s'élever à Bruxelles ou dans les chancelleries occidentales pour demander pourquoi il est toujours question de la Pologne et de la Hongrie quand il s'agit de violations des règles de l'État de droit, et jamais de la Roumanie.»