Assaut du Capitole : une tentative de putsch, selon l’enquête

Un an et demi après l'assaut mené contre le Capitole le 6 janvier 2021, la commission d'enquête parlementaire a communiqué ses premiers résultats dans le cadre d'audiences publiques : selon elle, l'ex-président Donald Trump, en dénonçant publiquement des fraudes électorales, est coupable d'avoir incité ses partisans à mener l'assaut. Les chroniqueurs s'inquiètent pour la démocratie aux Etats-Unis.

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Deutschlandfunk (DE) /

Un antécédent dangereux

Les partisans de Trump resteront probablement imperméables aux conclusions des audiences, commente Deutschlandfunk :

«Un électeur républicain sur deux estime qu'il y a eu fraude électorale. Les responsables républicains versent de l'huile sur le feu quand ils parlent de chasse aux sorcières et de politique partisane. ... Les émeutes du 6 janvier continuent de représenter un risque pour la démocratie américaine. Partout dans le pays, avec le soutien du comité du parti, des républicains fidèles à Trump postulent à des postes auxquels ils peuvent influer sur les décomptes et les élections, à tous les niveaux. Certains conspirationnistes ayant soutenu la tentative de putsch ont des caisses de campagne pleines et ont de bonnes chances de se faire élire à des postes clés, notamment celui de gouverneur de Pennsylvanie. Ce qui s'est produit une fois peut se répéter.»

El Mundo (ES) /

Les failles du système

El Mundo s'étonne de ce que Trump, en dépit de tout cela, persiste à vouloir se représenter :

«Ce rapport n'est que l'avant-goût d'innombrables audiences publiques qui doivent se tenir dans les prochaines semaines. Or cela ne semble pas dissuader Trump de se porter à nouveau candidat. ... Tout cela atteste de l'usure du tissu institutionnel des Etats-Unis, lesquels se sont enorgueillis pendant des siècles de disposer d'un système de 'checks and balances' [censé garantir la séparation et l'équilibre des pouvoir]. ... Trump est un populiste qui est aux antipodes de ce que l'on attend d'un dirigeant tenu de préserver l'ordre constitutionnel. Son mandat a largement montré les failles de ce système d'autorégulation.»

Dagens Nyheter (SE) /

La démocratie américaine au bord du gouffre

Pour Dagens Nyheter, les audiences montrent à quel point l'ex-président est déconnecté des réalités :

«Certaines des anecdotes entendues lors des audiences ont semblé être les représentations absurdes d'un président puissant, incapable d'accepter la vérité. Or les détails révélés lors des audiences la semaine dernière rappellent combien la démocratie américaine a été proche d'un véritable effondrement en janvier 2021. Si la campagne de Trump dénonçant des fraudes électorales était sans fondement, elle a néanmoins incité des centaines de milliers de partisans à lui envoyer de l'argent, et des milliers d'autres à s'exposer au risque de longues peines de prison en prenant d'assaut le Capitole.»

Irish Examiner (IE) /

Ivanka Trump monte au créneau

L'audition de la fille de Trump laisse penser qu'elle ambitionne de se lancer dans la course à la présidentielle, croit savoir Irish Examiner :

«Les commentaires de loin les plus révélateurs du début des audiences ce jeudi ont été ceux venant d'Ivanka Trump, fille et conseillère de Donald Trump, qui a déclaré par liaison vidéo qu'elle n'adhérait pas à la thèse de l'ancien président selon laquelle sa défaite dans les urnes en 2020 était le résultat d'une fraude électorale de grande envergure. Elle a déclaré qu'elle respectait le jugement du procureur général William Barr quand il dit que les accusations en ce sens portées par son père ne sont étayées par aucune preuve. ... Peut-être faut-il y voir les premiers coups de canon d'une entrée en campagne.»