Lettonie : quel changement après les législatives ?

Le parti libéral conservateur Jaunā Vienotība (Nouvelle Unité) du chef du gouvernement sortant Krisjanis Kariņš a remporté les législatives en Lettonie et mène à présent des entretiens exploratoires pour trouver une coalition. La première force d'opposition Saskaņa (Harmonie), principalement soutenue par les Lettons russophones, perd de son importance. En revanche, le nouveau parti pro-russe Stabilitātei ! (Pour la stabilité !) sera représenté au Parlement par onze députés.

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Postimees (EE) /

Le renouvellement grâce à un système exemplaire

Postimees tire sa révérence au système des listes modulables pratiqué dans le pays voisin :

«Chose inimaginable en Estonie, presque deux tiers du Parlement ont été renouvelés. Dans ce résultat, il faut faire la part de la spécificité du système électoral letton. Les électeurs qui élisent un parti peuvent exprimer leur approbation ou leur désapprobation de tel ou tel candidat en apposant le signe plus à leur nom ou en le barrant, pour le faire monter ou descendre sur la liste du parti. Le système letton présente un avantage : il écarte mieux qu'ailleurs les candidats clivants et pleins de contradictions.»

Latvijas Avīze (LV) /

Pas de tournant radical

Bien que la plupart des députés et des partis aient été remplacés, Latvijas avīze évoque une certaine stabilité du paysage politique :

«Il n'y a pas lieu de parler d'un tournant radical dans la politique lettone, mais plutôt de mouvements tectoniques dans certains secteurs, ou encore de bulles, comme on a coutume de le dire aujourd'hui : bulle russe, bulle populiste, bulle libérale, bulle conservatrice. Certaines de ces bulles se sont un peu aplaties, d'autres ont perdu leur forme habituelle, mais aucune n'a éclaté ou n'a gonflé démesurément.»

Neatkarīgā (LV) /

Une minorité russophone mal cernée

Neatkarīgā analyse les raisons de l'effondrement du parti Harmonie, qui formait jusque-là la première force d'opposition et qui a longtemps été soutenu par la minorité russe :

«Après le 24 février [début de l'invasion russe en Ukraine], Harmonie a perdu ses repères et ne savait plus à quelle époque ses électeurs vivaient et ce qu'ils pensaient. On savait qu'une part importante des russophones étaient pro-Poutine, mais on espérait aussi qu'une partie d'entre eux se soient désolidarisés de la politique du Kremlin. Harmonie espérait l'existence potentielle d'un type d'électeur Harmonie espérait l'existence potentiel d'un type d'électeur opposé à l'agression russe en Ukraine. Malheureusement, trop de citoyens lettons russophones continuent d'approuver l'agression russe en Ukraine.»