France : une note souveraine dégradée ?

L'agence de notation Fitch a dégradé d'un cran, vendredi, la note financière de la France, la ramenant de AA à AA-, sur une échelle de notation allant de AAA à D. Elle estime en effet que les actuelles tensions politiques et sociales pourraient menacer la politique financière de la France et son équilibre budgétaire.

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Les Echos (FR) /

La réforme renflouera les caisses de l'Etat

Pour le journal Les Echos, la décision de l'agence de notation n'est pas cohérente :

«Considérer que l'exécutif a consommé une bonne partie de son capital politique dans la bataille des retraites est une évidence. En conclure qu'il est désormais dans une impasse peut paraître insuffisant ou tout le moins prématuré pour justifier de dégrader d'un cran la note de la France. D'autant que, faut-il le rappeler, la réforme des retraites permettra d'améliorer la situation des finances publiques. A l'horizon 2027, ce ne sont pas moins de 17 milliards d'euros de recettes annuelles supplémentaires - directes ou indirectes, via les augmentations d'impôts et de cotisations - qui sont attendues, selon le programme de stabilité que Paris vient d'adresser à Bruxelles.»

La Croix (FR) /

Les méthodes de Macron désavouées

Fitch fait clairement comprendre à l'exécutif français qu'il ne peut se permettre de faire passer en force les réformes, écrit Dominique Greiner, rédacteur en chef de La Croix :

«En fin de compte, l'exécutif peut même tirer profit de la dégradation de la note française pour justifier le bien-fondé de son action pour rééquilibrer les finances publiques. Mais la décision de Fitch dit aussi l'inquiétude des marchés financiers sur la gestion par le gouvernement du mécontentement social suscité par la réforme des retraites. Faire passer des réformes structurantes, oui, mais pas n'importe comment : ou quand les agences de notation affichent une préférence pour une démocratie plus sociale !»