Espagne : qui arrivera à former un gouvernement ?

Le chef de file du parti conservateur PP, Alberto Núñez Feijóo, arrivé en tête des législatives, a jusqu'au 26 septembre pour tenter de former une coalition. Les socialistes du Premier ministre Pedro Sánchez refusent de trouver des consensus avec les conservateurs sur certaines questions clés et de tolérer un gouvernement minoritaire PP. Sánchez négocie avec des partis régionaux - séparatistes pour certains - pour reconduire son gouvernement de gauche.

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ABC (ES) /

Peu de chances de réussite pour le PP

Alberto Núñez Feijóo a devant lui une période difficile, prévoit ABC :

«Dans ce contexte, un mois c'est long, et la tentative de Feijóo d'engager une entrée en fonction qui n'aboutira pas pourrait traîner en longueur. ... Son initiative de pactes d'Etat lui permet certes de marquer des points dans l'opinion, mais il devra tâcher de ne pas trop mettre en avant sa victoire dans les urnes, même s'il est tentant de se pavaner sous les feux de la rampe. Pour Sánchez en revanche, il est bon que son rival soit le premier à essayer de former un gouvernement, car cela lui donne toute latitude pour mijoter doucement la loi sur l'amnistie, première condition du [leader séparatiste catalan Carles] Puigdemont en contrepartie de son soutien.»

El Mundo (ES) /

Une arrogance déplacée

El Mundo dénonce le rejet par Pedro Sánchez de la main tendue de Feijóo :

«Le président du PP voulait convenir avec le président sortant d'une investiture dans l'optique de créer un terrain d'entente entre les deux partis qui représentent la majorité de la société espagnole. A cette fin, il voulait recourir à deux éléments clés négligés pendant le dernier mandat : d'une part la raison d'Etat, qui se serait exprimée dans les six pactes gouvernementaux, de l'autre la proposition de surmonter la division politique en deux blocs, caractéristique de ces dernières années. Bien entendu, Sánchez a décliné l'offre avec suffisance. ... C'est une anomalie démocratique que les deux partis qui ont fait avancer notre démocratie ne sachent pas s'entendre.»