Scandale des visas en Pologne : le PiS en difficulté ?

Un mois avant les élections législatives en Pologne, un scandale autour de l'octroi de visas fait polémique. Un cadre du ministère des Affaires étrangères, limogé depuis, aurait facilité l'octroi de visas Schengen à des personnes qui n'auraient pas dû en bénéficier, en contrepartie de pots-de-vin. Les médias évoquent jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de cas. La presse du pays se demande si ce scandale peut remettre en cause la victoire annoncée du PiS.

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Newsweek Polska (PL) /

La Pologne est de facto le paradis des immigrés

Le scandale souligne toute l'hypocrisie du PiS, dont la campagne est centrée sur des slogans hostiles aux migrants, argumente Newsweek Polska :

«Tout en attisant la peur des violences et des viols qui seraient le fait des étrangers, le gouvernement a fait entrer - légalement en apparence mais au final illégalement - des centaines de milliers d'immigrés en Pologne. Disons les choses clairement : parmi les pays occidentaux, nous sommes devenus un eldorado migratoire, et le business relatif aux autorisations de travail et aux visas en Pologne est florissant. ... La Pologne est le pays de l'UE qui octroie le plus de titres de séjour à des étrangers en première demande - plus de 700 000 en 2022, parmi lesquels plus de 150 000 ont été accordés à des immigrés hors Ukraine et Bélarus.»

Interia (PL) /

Tusk n'est guère plus crédible

Interia ne croit pas que le PiS perde les élections :

«Pourquoi n'y aura-t-il pas de percée de l'opposition? Oui, le PiS semble aujourd'hui hypocrite lorsqu'il évoque la menace d'une nouvelle vague migratoire. Mais Tusk est lui aussi entre l'enclume et le marteau. Une partie de sa base intellectuelle et sociale estime qu'il s'agit au moins d'un crime, et certainement d'une violation des droits humains, lorsqu'on refoule des individus aux frontières de la Pologne. Dans le même temps Koalicja Obywatelska [l'alliance électorale qui soutient Tusk] publie des vidéos qui attisent la peur vis-à-vis des personnes basanées, ce que fustige la première partie de l'électorat de Tusk. Difficile de croire que les électeurs du PiS verront en lui le champion de la lutte contre l'immigration.»