Schengen : une adhésion 'light' pour Bucarest et Sofia ?

Dans le débat relatif à l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'espace Schengen, l'Autriche, qui s'opposait à cette perspective, a proposé d'envisager une adhésion partielle, avec notamment une suppression des contrôles aux aéroports. En contrepartie, les deux pays devront sévir davantage contre les flux migratoires. Les chroniqueurs discutent de la pertinence de ce compromis.

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Kapital (BG) /

Un compromis acceptable

Pour Kapital, un "Schengen aérien" serait un moindre mal :

«D'un point de vue réaliste, il s'agit de la solution la plus simple, car les abus sont quasiment impossibles en avion. Actuellement, les voyageurs en provenance et à destination de Bulgarie et de Roumanie subissent des contrôles très stricts dans les aéroports ; on leur réserve souvent des portes d'embarquement éloignées et peu confortables, à l'instar de citoyens extracommunautaires. Un 'Schengen aérien' dispenserait les voyageurs en avion du contrôle de passeport, mais il y aurait toujours des contrôles de sécurité. Les frontières terrestres du pays s'ouvriraient dans un deuxième temps. Un an après, théoriquement, même si [dans ce cas précis], les préparatifs pourraient durer plus longtemps.»

Trud (BG) /

Non aux demi-mesures

Troud trouve la proposition inadaptée, mais reste optimiste pour la suite :

«Une adhésion à l'espace Schengen seulement 'par la voie aérienne', c'est comme être 'un petit peu enceinte', ce n'est pas possible. Soit nous adhérons pleinement à Schengen, dont nous satisfaisons les critères depuis des années, soit nous n'y adhérons pas. Personne n'a besoin de solutions partielles emballées dans du papier cadeau. Le simple fait de devoir mener ce débat est une véritable insulte. Ceci dit, c'est aussi le signe que l'Autriche commence à lâcher du lest. ... Les Pays-Bas se retrouveraient alors dans l'inconfortable position d'être l'unique Etat de l'UE à s'opposer à notre adhésion, ce qui accroîtrait la pression diplomatique sur le pays.»

Spotmedia (RO) /

Pas une adhésion à la carte

Si l'on veut intégrer Schengen, il faut aussi en accepter les règles, fait valoir la journaliste Ioana Ene Dogioiu dans Spotmedia :

«Au-delà des détails sur les modalités, nous devrions savoir si oui ou non, nous voulons faire partie de l'espace Schengen. Une adhésion implique des droits et des obligations, des avantages et des inconvénients, une solidarité active et passive. L'accueil des migrants, par exemple, fait partie de cette solidarité passive. En d'autres termes, on ne peut prêcher une chose et faire son contraire. Si nous voulons entrer dans l'espace Schengen, nous devrons aussi en accepter les travers. Cependant, il s'agit surtout d'une question de principes. Car je ne crois pas que l'on observe des flux migratoires conséquents en direction de la Roumanie, et qu'on se bouscule pour y solliciter l'asile.»