Les nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie seront-elles efficaces ?
L'UE a approuvé un 17e train de sanctions contre la Russie. Celui-ci cible en premier lieu la "flotte fantôme" russe, utilisée pour contourner les mesures punitives prises jusqu'ici et continuer de faire des affaires lucratives grâce à l'exportation de pétrole. Le nombre de navires interdits d'entrer dans les ports de l'UE a été porté à 342, soit 189 navires en plus.
Frapper Poutine en son point sensible
Les Européens doivent mettre leurs menaces à exécution, écrit Die Welt :
«Avec rigueur et résolution. Et sans les Etats-Unis s'il le faut. L'UE a adopté son 17e train de sanctions mardi, qui vise environ 200 bâtiments de la flotte fantôme russe. C'est un bon premier pas pour commencer. Mais d'autres mesures doivent suivre, et elles doivent être bien plus dures, notamment dans le secteur de la finance. Sanctionner les banques qui ont réalisé des opérations dans le commerce de l'énergie avec l'Europe jusqu'ici ralentirait considérablement la machine de guerre de Poutine. Les Européens doivent frapper Poutine là où cela lui fait mal. Quitte à y laisser des plumes. Les Ukrainiens ont assez longtemps souffert pour la sécurité et la liberté de l'Europe.»
Alterner la carotte et le bâton
taz conseille de repenser la tactique utilisée jusqu'ici :
«Si 17 trains de sanction n'ont servi à rien, pourquoi le 18e, déjà dans les tuyaux, devrait-il être plus efficace ? Quand la pression et les menaces ne fonctionnent pas, pourquoi ne pas tenter les incitations, pour changer ? Les sanctions avaient été conçues comme un moyen diplomatique de faire pression, mais aussi de récompenser des efforts consentis. Un levier dont l'UE n'a jamais fait usage dans la guerre en Ukraine. Il est grand temps de changer de méthode.»
Dans l'attente de la réaction des Etats-Unis
La décision de Washington aura un fort impact, fait remarquer Corriere della Sera :
«L'Union poursuit son chemin en attendant de voir ce que feront les Etats-Unis, maintenant que Trump, au téléphone avec Poutine lundi, est revenu sur la demande de cessez-le-feu immédiat adressée à la Russie. L'incertitude qui plane sur les sanctions que prendra Washington pèse lourd sur Bruxelles, car les décisions doivent être prises à l'unanimité et parce que la Hongrie, amie à la fois avec Trump et avec Poutine, est toujours prompte à faire blocage avec son droit de veto.»