En 1968, le printemps de Prague, aujourd'hui l'Ukraine

Le 21 août, Tchèques et Slovaques commémorent la répression du Printemps de Prague par les troupes de l'Union soviétique, de la Pologne, de la Hongrie et de la Bulgarie en 1968. Les chars avaient alors tué l'espoir d'un "socialisme à visage humain". Pour les chroniqueurs, la guerre en Ukraine montre que les dirigeants du Kremlin n'ont pas changé.

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Český rozhlas (CZ) /

Rien n'a changé, si ce n'est le type de chars

Český rozhlas fait le commentaire suivant :

«Quel que soit le titre du maître du Kremlin - tsar, secrétaire général ou président -, la Russie est toujours la même puissance agressive désireuse de repousser les frontières vers le Sud et surtout vers l'Ouest. Les chars russes d'août 1968 à Prague ne diffèrent de ceux de 2008 en Géorgie et de ceux de cette année en Ukraine que par le modèle employé. C'est sinon toujours la même mentalité qui les fait avancer, une mentalité qui pousse à actionner des armes qui ont tué des dizaines de civils dans notre pays il y a 55 ans et des milliers en Ukraine l'année passée. ... Ces événements vieux de 55 ans sont la réponse à ceux qui disent que ce qui se passe actuellement en Ukraine n'est pas notre guerre, que nous ne devrions pas nous en mêler, et que nous ne devrions pas aider l'Ukraine.»

Sme (SK) /

Les Russes ne peuvent se défausser sur le Kremlin

En dépit des parallèles, il y a une différence essentielle entre 1968 et aujourd'hui, estime Sme :

«L'invasion d'août 1968 découlait de la volonté de la direction politique et militaire du pays, et non de celle des citoyens. ... Vladimir Poutine a en revanche été élu par les Russes eux-mêmes. ... Il est difficile de savoir aujourd'hui ce que les Russes pensent vraiment, s'ils sont pratiquement tous d'accord avec l'entreprise meurtrière menée en en Ukraine, ou si cela ne concerne que 70 pour cent d'entre eux. On ne sait même pas dans quelle mesure cela résulte de leurs convictions personnelles, ou bien de la propagande déversée sur eux. ... Toujours est-il que si les citoyens soviétiques ont pu rejeter la responsabilité sur le Kremlin pendant 55 ans, les Russes ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes aujourd'hui. Le Kremlin est leur reflet.»