Second tour des présidentielles slovaques

Samedi, le nouveau chef d'Etat slovaque sera élu au second tour des présidentielles qui opposent l'ancien ministre des Affaires étrangères, le libéral Ivan Korčok, au président du Parlement, Peter Pellegrini, personnalité de gauche proche du gouvernement du Premier ministre controversé Robert Fico. Korčok avait remporté le premier tour du scrutin avec une avance de cinq points et demi.

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Denník N (SK) /

Votez Korčok pour contrebalancer le pouvoir en place !

Matúš Kostolný, rédacteur en chef de Denník N, prend clairement position avant ce scrutin décisif :

«La victoire d'Ivan Korčok est primordiale pour la Slovaquie. Elle nous donnerait l'occasion de ne pas sombrer au fond d'un monde fait de complots, de guerre et de haine. Bien que le président soit dépourvu de compétences lui permettant d'influer activement sur la politique du gouvernement, son statut de président lui permettrait de dire haut et fort que le gouvernement nous mène dans la mauvaise direction. La victoire de Korčok serait susceptible de donner l'espoir à la population que le monde n'est pas devenu fou et que tout le monde ne partage pas les avis des [dirigeants des partis de coalition au pouvoir] Robert Fico, Andrej Danko ou Peter Pellegrini.»

Aktuality.sk (SK) /

Les partenaires de Pellegrini le font lanterner

Les partenaires de coalition ont attendu le dernier jour de la campagne présidentielle pour apporter un soutien plutôt mou à leur candidat Peter Pellegrini, observe Aktuality.sk :

«Robert Fico et [le chef du parti nationaliste] Andrej Danko ont accompli leur devoir en soutenant Pellegrini, mais le cœur n'y était pas. ... Au lieu d'exprimer leur pleine confiance en P., ils ont plutôt manifesté leur opposition à Ivan Korčok. ... Dimanche, Pellegrini devra entamer la partie encore plus difficile et plus pénible de sa carrière politique, qu'il soit élu président ou qu'il soit un partenaire de coalition humilié par la défaite. Dans les deux cas, Fico et Danko le considéreront comme leur obligé et leur subordonné. Et ils n'auront pas honte de lui réclamer leur dû.»

Pravda (SK) /

Un faux-débat

Pravda tente de relativiser l'antagonisme :

«En Slovaquie, il n'est pas rare de voir les présidentielles prendre des allures de lutte entre le bien et le mal. C'est ce qui se passe actuellement. En même temps, il serait difficile de trouver candidats plus centristes qu'Ivan Korčok et Peter Pellegrini. ... La politique slovaque souffre durablement d'une sorte d'instinct grégaire, de l'adulation aveugle de responsables politiques (allant de pair avec la condamnation de leurs adversaires) et d'attentes excessives. En réalité, peu de choses vont changer, quel que soit le candidat qui remportera le scrutin. Les compétences du président sont limitées, le vrai pouvoir étant détenu par le gouvernement et le Parlement.»