L'Italie dit oui à l'union civile homosexuelle

L'Italie est devenue mercredi le dernier pays d'Europe occidental à adopter l'union civile homosexuelle. Désacralisation du mariage ou décision logique ? Les commentateurs sont partagés.

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Corriere della Sera (IT) /

Etendre le droit à l'adoption aux homosexuels

En guise de concession aux détracteurs de son projet dans les rangs de l’opposition et de son propre parti, le Premier ministre Matteo Renzi a supprimé du projet de loi le droit à l’adoption pour les couples homosexuels. Il s’agit cependant d’une mesure qui s'impose depuis longtemps, souligne le quotidien libéral-conservateur Corriere della Sera :

«Cette promesse doit être tenue, et le plus tôt sera le mieux. L’Italie aura sinon l’image d’un pays peu crédible malgré de grands discours, qui se déclare au départ soucieuse du sort des enfants, mais qui est au final incapable d’élaborer un droit à l’adoption qui soit plus complet que la législation actuelle, déplorable et lacunaire. … Faudra-t-il attendre encore 30 ans ? C’est en effet le temps qu’il nous a fallu pour adopter enfin une loi acceptable sur le mariage homosexuel.»

Avvenire (IT) /

Les êtres humains transformés en marchandise

Le journal catholique Avvenire, pour sa part, met en garde contre une éventuelle extension du droit à l’adoption :

«Ce sont les conséquences inévitables d’un processus de sécularisation qui a déjà transformé notre société de façon radicale et qui continue à la transformer. Une société qui se basait sur l’institution du mariage, pilier de l’Occident chrétien pendant des siècles. … La période que l'on est en train de vivre correspond à une grande expérimentation sur la possibilité de donner vie et consistance à de nouvelles relations interpersonnelles 'para-familiales' et à des jeux sans limites, inévitablement liés au marché, sur les frontières de la vie naissante et de l’utilisation (et de la fragmentation) des corps humains.»