La Suède veut évacuer les campements de Roms
En Suède, une commission gouvernementale plaide en faveur d'un changement de la loi visant à faciliter la dissolution des campements de Roms originaires de Roumanie et de Bulgarie. Dans la seule ville de Stockholm, 30 colonies illégales de ce type avaient vu le jour. Est-ce là le moyen idoine de mettre fin à la mendicité dans les rues de Suède ?
Protéger la propriété privée
Les campements illégaux doivent être évacués pour ne pas compromettre l’Etat de droit, écrit avec conviction le quotidien de Malmö Sydsvenskan :
«La majorité des mendiants qu'on rencontre dans les rues de Suède sont originaires de Bulgarie et de Roumanie. Mais le fait qu'ils soient pauvres, discriminés et persécutés ne leur donne pas le droit de s’installer sur un terrain privé. La loi est la même pour tout le monde. C’est un des principes de base de l’Etat de droit. La propriété privée doit être protégée. Faute de quoi les citoyens finiront par prendre eux-mêmes les choses en main. Si les citoyens commencent à douter du soutien de la police et d’autres services publics pour défendre leurs droits, nous nous engageons en terrain glissant.»
Le problème de la pauvreté persiste
Si la proposition de disperser les campements de mendiants en Suède résout le problème des propriétaires, elle ne change rien à la pauvreté, souligne Dagens Nyheter :
«Si la loi pousse les personnes persécutées à encore plus de pérégrinations, leurs conditions de vie deviendront encore plus difficiles. Que faire de ces migrants européens ? La question reste sans réponse. Peu de gens sont satisfaits de la situation actuelle et encore moins ont des propositions valables en vue d’une solution durable. Tant que la mendicité dans les rues de Suède sera plus rentable que toute alternative dans leur pays d’origine et tant que nous ne déciderons pas de rendre la vie impossible aux migrants issus d’Etats membres en adoptant des lois encore plus draconiennes, ils continueront de venir dans notre pays. Les propriétaires applaudiront certes cette nouvelle loi. Il n’en reste pas moins que nous restons dans le flou total quant à l’attitude à adopter face à cette pauvreté dans le monde qui nous fixe du regard quotidiennement.»