Un terroriste syrien neutralisé par des réfugiés

Après deux jours d'émois et le ratissage de tout le pays, la police allemande a arrêté un individu soupçonné de préparer des actes terroristes. Il avait réussi à échapper à la police samedi. Dimanche, trois Syriens qui l'avaient hébergé, mais ensuite reconnu et ligoté, l'ont livré à la police. Les éditorialistes tirent de nombreuses conclusions de cette affaire.

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Die Welt (DE) /

Sans l'aide des réfugiés, nous n'y arriverons pas

Les trois Syriens qui ont livré l'homme soupçonné de préparer un attentat terroriste sont les premiers héros syriens de l’Allemagne, écrit Die Welt :

«Il va sans dire que Daech, qui était en relation avec l’apprenti terroriste Al-Bakr, cherchera à les éliminer. C’est pourquoi nous ne pourrons peut-être jamais accorder de reconnaissance publique à ces héros qui ont mis leur vie en danger pour protéger leur pays d’accueil. … 'Quand il y a danger, les forces salvatrices grandissent aussi', écrivait le poète Friedrich Hölderlin. On a raison de regarder de plus près les personnes qui entrent dans le pays avec le statut de réfugiés. On aurait tort de les soupçonner d’office d’avoir de mauvaises intentions. Dans le nombre, il y a probablement quelques centaines de terroristes, peut-être même un millier. Mais ils sont probablement aussi nombreux à être en mesure de dépister ces agents dormants et disposés à le faire. Le pays a besoin de cette aide et de ces héros potentiels. Seuls, nous n’y arriverons pas.»

Neue Zürcher Zeitung (CH) /

La sécurité a un prix

L’attentat déjoué illustre clairement que si l’on veut que la police et les services secrets soient en mesure de protéger les citoyens, ils faut leur en donner les moyens, rappelle Neue Zürcher Zeitung :

«Face au style de vie occidental menacé par des terroristes et des manipulateurs, et au malaise qui s’installe suite à l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés, les attentes placées dans les gardiens de la sécurité intérieure ont augmenté. … Les exigences et les réserves formulées envers ces institutions donnent lieu à un paradoxe. Il suffit de se pencher sur d’autres régions du monde pour constater que la sécurité a un prix. Ceux qui critiquent - par exemple - l’enregistrement des données de communication téléphonique, et, dans certains cas justifiés, la surveillance du Web et des réseaux de téléphonie mobile, ne sont pas en droit de s’attendre à ce que les services de renseignement déjouent le prochain attentat à la bombe et garantissent la sécurité publique. Les dernières réussites en date des autorités allemandes nous le rappellent.»