Un outsider remporte les législatives en Lituanie

En Lituanie, le petit parti d'opposition, l'Union des paysans et verts, a créé la surprise en gagnant les élections législatives. Les électeurs ont relégué les sociaux-démocrates au pouvoir à la troisième place, les conservateurs arrivant en deuxième position. La presse lituanienne tente d'analyser les raisons à l'issue surprenante de ce scrutin.

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Delfi (LT) /

Un groupe hétéroclite de gais écolos

Les Lituaniens ont donné carte blanche à l’Union des paysans et verts, une confiance que le parti doit veiller à ne pas décevoir, souligne Delfi :

«La vieille garde a cédé la place aux sympathiques hommes verts en sandales. … Les nouveaux venus ont un bagage haut en couleur – et complètement hétéroclite. Les candidats du parti ont des idées en partie diamétralement opposées. … Une base déjà précaire. Le bon sens nous dit que le chef de file du parti aura du mal à avoir le contrôle d'un groupe aussi hétérogène. Beaucoup d’entre eux ne sont même pas membres du parti. … C’est par confiance aveugle que de nombreux électeurs ont donné leur voix aux paysans verts. Mais le vent pourrait bientôt tourner, car rien ne fait plus mal que de sentir sa confiance aveugle trahie.»

Lietuvos rytas (LT) /

La présidente a affaibli les partis traditionnels

Si les électeurs ont fait le choix d’une alliance soucieuse de se démarquer des partis traditionnels, ce vote est aussi l’œuvre de la présidente Dalia Grybauskaitė, fait remarquer Lietuvos rytas :

«La présidente avait ourdi un plan : former un gouvernement constitué de conservateurs d’opposition et de l’Union des paysans et verts. Un gouvernement qui lui obéisse. Mais en réalité, Grybauskaitė s’est prise dans les filets du chef de file du parti Ramūnas Karbauskis et, pire encore, du politique sans étiquette Saulius Skvernelis, qui s’était déjà rebellé contre elle par le passé. … La lutte que Grybauskaitė a engagée contre les partis en tant qu’institutions a grandement contribué au résultat de ces élections – tous les grands partis ont essuyé de lourdes pertes. En insistant sur le fait qu’elle n’était pas un parti à proprement parler, mais une véritable force politique contre les partis, l’Union des paysans et verts a su s'imposer.»