La BCE doit-elle réagir à l'inflation ?

Contre toute attente, le taux d’inflation a nettement augmenté dans la zone euro en décembre. Selon les données communiquées par l’office statistique européen Eurostat, les prix à la consommation ont augmenté de 1,7 pour cent en un an. Si certains journalistes réclament la fin de la politique expansionniste de la BCE, d’autres jugent que ce serait une décision catastrophique.

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Neue Zürcher Zeitung (CH) /

En finir avec les faibles taux d'intérêt

La BCE doit changer de cap afin de remédier à la hausse de l’inflation dans la zone euro, réclame le quotidien Neue Zürcher Zeitung :

«Vu ce développement, la politique expansionniste de la BCE pose question. Ainsi, la BCE a prolongé en décembre son programme de rachat de titres - d’un volume de plusieurs milliards - afin de ramener l’inflation à un objectif de près de deux pour cent à moyen terme. Le programme, qui aurait dû se terminer en mars, durera au moins jusqu’en décembre 2017. Les marchés financiers continueront donc à profiter de la manne monétaire, et les Etats seront subventionnés davantage dans leur politique d’endettement. … Ceux qui sont pénalisés par cette politique monétaire funeste, qui correspond depuis bien trop longtemps à une politique de financement indirect de l’Etat, ce sont les épargnants. Leurs avoirs sont dévalorisés par des taux nominaux abyssaux, mais aussi par la hausse des taux d’inflation.»

Avvenire (IT) /

La BCE ne doit pas céder devant Berlin

Dans l’intérêt de l’Italie, le journal Avvenire espère que la BCE poursuivra son action :

«Les épargnants allemands, qui voient leur patrimoine fortement dévalorisé par la faiblesse des taux nominaux et la forte hausse du taux d’inflation, appelleront certainement la BCE à changer de cap. … Ceci devrait inciter Angela Merkel à employer tout son pouvoir pour s’opposer à la politique monétaire expansionniste. Si la tendance déflationniste persistait en Italie, le risque serait que les taux d’endettement réel augmentent, tandis que l’effet d’apaisement sur les taux nominaux, que l’on doit au programme de la BCE, pourrait s’estomper ou disparaître complètement. On peut donc s’attendre à une nouvelle mise à l’épreuve de l’indépendance de la BCE et surtout de son autonomie vis-à-vis de Berlin. La BCE agira-t-elle au nom de l’intérêt moyen de tous les pays de la zone euro, ou bien cédera-t-elle aux pressions de la première économie de l’Union monétaire ?»