Londres veut réprimer durement les lanceurs d'alerte
Le gouvernement britannique envisage de durcir fortement sa législation en matière de confidentialité : les lanceurs d'alerte et journalistes pourraient désormais encourir jusqu'à 14 ans de prison s'ils divulguaient des secrets d'Etat ou des "données susceptibles de nuire à l'économie". Ils ne pourraient plus faire valoir l'intérêt général devant les tribunaux, qui serait défendu à la place par un commissaire envoyé par le gouvernement. La presse britannique fulmine.
La démocratie a besoin de transparence
Si le gouvernement britannique met ses plans à exécution, il sera beaucoup plus difficile de faire la lumière sur les malversations au sommet des Etats, prévient The Guardian:
«Les journalistes et les lanceurs d’alerte, qui travaillent de concert, contribuent à assurer la transparence, là où les gouvernements préféreraient l'opacité. Actuellement, il n’existe presque aucun moyen de révéler au grand jour les actes répréhensibles des institutions gouvernementales. C’est la raison pour laquelle cette tâche incombe à des individus. Il va sans dire que la protection de la sécurité nationale est primordiale. Pourtant, le journalisme d’intérêt public et les valeurs morales doivent avoir leur place aux côtés de la sécurité et de la Loi. … A l’ère de Donald Trump, la démocratie doit signifier davantage que de se rendre régulièrement aux urnes.»
L'Etat souhaite étouffer les informations inopportunes
Les médias indépendants ne pourront plus jouer un rôle de surveillance, déplore le Daily Telegraph :
«S’il est possible d’inculper des individus dont la seule faute est d’avoir obtenu des informations d’Etat confidentielles, les journalistes peuvent être poursuivis au simple motif qu'ils ont fait leur travail. … Les dernières actualités l’ont malheureusement démontré : les représentants et serviteurs de l’Etat britannique sont très enclins à adopter des lois et règlements - selon eux mus par les meilleures intentions du monde - afin de menacer les journalistes et les autres individus dont le travail les agace. … La possibilité des journalistes de recevoir et dévoiler des informations susceptibles de déplaire aux responsables politiques est un fondement essentiel de nos démocraties. Ces informations permettent à l’électorat de se faire un jugement sur ceux qui nous gouvernent.»