Favoriser l'immigration - pour le salut de l'économie ?
Faible natalité, population vieillissante : le nombre d'habitants devrait stagner, voire même diminuer en Europe. Un fléau pour l'économie et les systèmes sociaux, auquel l'immigration pourrait apporter un remède. Mais les pays européens sont-ils prêts à relever ce défi ?
Vers une énorme pénurie de main d’œuvre en Suisse
Berne semble vouloir occulter la pénurie de main d’œuvre que connaît actuellement le pays, déplore Neue Zürcher Zeitung :
«Même avec une forte immigration, des centaines de milliers d'emplois resteront vacants ces prochaines années dans l'économie en raison du vieillissement de la population. Aujourd'hui déjà, près d'une entreprise sur trois indique avoir du mal à recruter des salariés qualifiés. ... La Suisse s'emploie actuellement à décourager les entreprises et la main d’œuvre étrangères - ce qui ne manquera pas d'avoir des effets négatifs un jour ou l'autre : la compétition internationale visant à courtiser le personnel le plus qualifié a en effet déjà débuté.»
Cesser de plafonner l'immigration
En Estonie, les quotas fixés pour l'immigration des ressortissants extracommunautaires ont déjà été atteints ce mois-ci. Dans Äripäev, l'entrepreneur Heigo Kaldra appelle à remplacer ce plafonnement par un seuil minimal d'immigration :
«Notre société, figurant parmi les principales agences d'intérim du pays, est quotidiennement en contact avec d'innombrables entrepreneurs. Et quel que soit l'interlocuteur, le problème numéro un évoqué est toujours le même : la pénurie de main d’œuvre. Le personnel, qualifié ou non, fait défaut. Dans la situation actuelle, où l'Estonie connaît chaque année la défection de 10.000 actifs, il serait plus judicieux de parler de quotas minimaux d'immigration plutôt que de quotas maximaux. Ce système nuit à la compétitivité de l'Estonie et freine la croissance.»