Renvoyés en enfer ? Haro sur les expulsions
Le gouvernement belge entend mettre en place une commission chargée d'enquêter sur les expulsions de migrants - en réaction à des reproches selon lesquels des réfugiés déboutés reconduits au Soudan y auraient subi des tortures. En Finlande aussi, la légitimité des expulsions fait débat, suite au meurtre, relayé par la presse, d'un Irakien expulsé de Finlande.
Une méthodologie affligeante
Le Soir regrette l'emballement irréfléchi du gouvernement :
«On ne renvoie pas n'importe comment n'importe qui dans n'importe quelles conditions. Le gouvernement a travaillé à l'envers : j'essaye d'abord avec quelques individus, je fais procéder ensuite (sous la pression) à une évaluation, et puis j'adapte. Mais les dégâts collatéraux de ce 'test' du rapatriement touchent des êtres humains, pas des produits belges expédiés à l'autre bout du monde. En ne procédant pas dans le bon ordre – d'abord une méthode claire et puis des actions –, on s'est infligé une inutile et pénible division du pays et la propagation de doutes sur l'image de la Belgique.»
Protéger les personnes vulnérables
La politique d'expulsion évolue dans le mauvais sens en Finlande, pointe Savon Sanomat :
«La Finlande ne peut pas tout simplement annuler les expulsions, comme l'a par exemple exigé le député Vert Ville Niinistö. Ne pas mettre les expulsions à exécution aurait une portée inimaginable et ferait de la Finlande une destination de prédilection pour les réfugiés. ... Et pourtant, il y a vraiment matière à se demander si le durcissement des critères n'a pas entraîné une pratique contraire aux droits des réfugiés tels que les définit l'ONU. ... Un système juste ne cherche pas des prétextes juridiques pour justifier les expulsions de personnes, même quand celles-ci sont persécutées ; il leur accorde au contraire sa protection.»