Des familles déchirées à la frontière des Etats-Unis

La politique migratoire américaine vaut de vives critiques à Donald Trump ; le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, l'a fermement condamnée. Une fois la frontière franchie, les migrants clandestins sont séparés de leurs enfants, dont certains sont hébergés dans des camps provisoires, leurs parents étant détenus. Les démocrates, mais aussi une partie des républicains ainsi que la 'First Lady', Melania Trump, ont réprouvé cette pratique. Les éditorialistes abondent en leur sens.

Ouvrir/fermer tous les articles
The Independent (GB) /

Une torture pour les enfants

The Independent dénonce un traitement inhumain et contraire à la Constitution des Etats-Unis :

«Les parents ne se sont pas rendus coupables de quelque délit que ce soit, ils sont incarcérés pour être illégalement entrés sur le territoire. L'innocence de leurs enfants, en revanche, est indéniable. Ils sont tous victimes d'un traitement que la Constitution américaine qualifie de sanction cruelle et exceptionnelle. Il n'est pas exagéré de la considérer comme une forme de torture mentale. Par centaines, ils sont détenus dans des centres commerciaux ou des entrepôts désaffectés, et le bruit court que la construction d'une 'ville de tentes' serait prévue dans le désert texan. Un projet aussi ridicule que cruel.»

De Volkskrant (NL) /

Trump serait-il imperméable à la honte ?

Sous le feu des critiques, Trump impute aux démocrates la responsabilité des rudes mesures qu'il préconise aujourd'hui. Il fait valoir que la loi prescrivant la séparation des enfants de leurs parents a été votée par les démocrates. De Volkskrant dénonce un tissu de mensonges :

«C'est du Trump tout craché : bien évidemment, les autres sont en faute. Bien qu'il n'existe aucune loi qui oblige de séparer les enfants de leurs parents, que Trump ait osé faire une chose qu'aucun président avant lui n'avait osé faire, bien qu'il juge impératif de décourager les demandeurs d'asile, les candidats au bonheur et autres réfugiés, il n'a pas le cran d'assumer la paternité de sa politique. ... La levée de boucliers l'aurait-il intimidé ? ... Il est indéniable qu'il agit sur une base législative qui existait avant lui. ... Mais aucun de ses prédécesseurs, ni Obama ni Bush, n'auraient osé prendre pareille mesure.»