Italie : des lois qui nuiront à l'économie ?

Rome a adopté un ensemble de lois qui abrogent en partie les réformes du marché du travail mises en place par le gouvernement précédent. Ces lois restaurent notamment la protection face aux licenciements abusifs et rendent passibles de sanctions les projets de délocalisation à l'étranger. Il s'agit du premier grand projet législatif de la coalition italienne, formée par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S).

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La Repubblica (IT) /

Une politique puérile

On effraie les acteurs économiques, déplore La Repubblica :

«Un gouvernement sérieux et responsable est tenu de négocier un nouveau pacte social en concertation avec le monde des entreprises - il ne peut le considérer comme une sorte de far west. ... Il a le devoir de soutenir les grands travaux, et non de les saboter. Sans entreprises, point de croissance ni d'emploi. A chaque entreprise qui quitte l'Italie, on assiste à un cortège funèbre, et non à une fête. Mais tout ceci échappe complètement au M5S, qui semble encore perdu dans ses vues puériles d'une décroissance heureuse, anticapitaliste et antisystème.»

Corriere della Sera (IT) /

Une sortie de l'euro en catimini ?

Corriere della Sera redoute des conséquences encore plus graves pour l'Italie :

«Pas étonnant que la prime de risque ait augmenté ces derniers jours, signalant la défiance croissante des investisseurs, c'est-à-dire de ceux censés prêter de l'argent au gouvernement pour qu'il puisse financer ses politiques. Le coût des réformes doit être quantifié et leur mode de financement détaillé, par le biais d'hypothèses vérifiables. Voilà ce qu'attendent les marchés, et ce que l'on doit aux citoyens. A moins que certains, au sein des directions de la Ligue ou du M5S, estiment qu'un incident sur les marchés serait en réalité souhaitable. Une crise financière qui assècherait les flux de crédits à destination de l'Italie pourrait être un premier pas vers l'instauration d'un contrôle des flux capitaux et la nationalisation des banques, afin d'obliger les citoyens à financer la dette publique - une mesure qui rendrait une sortie du pays de l'euro inéluctable.»