La Lettonie à l'offensive contre l'économie souterraine

En Lettonie, 20 pour cent des employés perçoivent leur salaire au noir, en liquide. Depuis le début du mois, il leur est désormais possible de verser des "cotisations volontaires" lorsque leur employeur ne les déclare pas, et d'obtenir en contrepartie un accès gratuit aux soins de santé. Le fisc letton entend par ailleurs écrire à 400 000 personnes et les inciter à verser des cotisations sociales. La presse du pays fait peu de cas de cette initiative.

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Diena (LV) /

On se bat contre des moulins

Diena craint que la Lettonie ne puisse résoudre seule le problème de l'économie souterraine :

«Passer à des moyens de paiement dématérialisés contribuerait bien entendu à réduire le versement de salaires en liquide. Mais l'économie souterraine ne se limite pas à des pièces et des billets qui passent de main en main. N'oublions pas les scandales internationaux de blanchiment d'argent, qui ont ébranlé la réputation des banques dans différents pays. Ou encore les cryptomonnaies, utilisées pour réaliser des transactions officieuses. ... Les experts économiques soulignent par ailleurs que les mécanismes de l'économie souterraine existent simultanément dans plusieurs pays. C'est pourquoi seuls des efforts menés de concert avec les autres Etats peuvent permettre de lutter contre ce phénomène.»

Dienas Bizness (LV) /

Comment recouvrer 663 millions d'euros ?

Dienas bizness n'est pas certain que la stratégie du fisc fonctionne :

«Il est évident que les méthodes répressives ne fonctionnent que sous certaines conditions et que les citoyens ne peuvent pas être tous suivis par la police. ... Le hic, c'est que nous abordons toujours nos problèmes avec pertes et fracas. Pas étonnant, dès lors, que les candidats aux élections, afin de se faire mousser, promettent de résoudre le problème bien qu'ils ne disposent pas de solution simple. Si l'on tient compte de la somme de 663 millions [montant des impôts qui ne sont pas payés annuellement], il n'est pas difficile de s'imaginer ce que l'on pourrait faire de tout cet argent : investissements dans la santé, les routes, l'infrastructure. Mais même en mobilisant les inspecteurs du fisc les plus zélés, il sera impossible de percevoir concrètement cette somme.»