Baie de Piran : Juncker doit prendre position
En vertu du verdict d'un tribunal d'arbitrage rendu en 2017, la souveraineté maritime sur la baie de Piran a été attribuée en majeure partie à la Slovénie. Mais Zagreb ne reconnaissant pas ce jugement, Ljubljana a porté plainte contre son voisin devant la Cour de justice de l'UE. Les médias slovènes fustigent la neutralité affichée par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, estimant que d'un point de vue juridique, celui-ci devrait prendre parti pour la Slovénie.
Il y a quelque chose de pourri dans le royaume bruxellois
Večer voit rouge, en raison du silence de la Commission, mais pas seulement :
«Il est tout aussi préoccupant que les collaborateurs de la chancelière allemande à Berlin et Bruxelles ne disent rien sur cette affaire. De l'avis des experts, aucune décision n'est prise au sein de la Commission européenne sans l'aval de l'Allemagne. Pour le moment, seuls les porte-paroles officiels de la Commission s'expriment. Et ce sont des fonctionnaires qui sont payés pour parler au nom de leurs supérieurs quand ceux-ci refusent de s'exprimer. Quand les porte-paroles officiels sont les seuls à prendre la parole, c'est que quelque chose ne tourne pas rond.»
Le verdict de la justice est immuable
Selon le magazine Der Spiegel, Juncker passe outre la recommandation du service juridique de la Commission, lequel préconise de reconnaître la décision du tribunal d'arbitrage, qui donne raison à la Slovénie. Dnevnik fustige Bruxelles pour ses petits arrangements avec sa conception de l'Etat de droit :
«Si la Commission veut imposer l'Etat de droit à la Hongrie et à la Pologne avec un zeste de pragmatisme politique, elle ne peut oublier les franges des Balkans occidentaux. ... Le lanceur d'alerte [qui a fait fuiter le document confidentiel du service juridique] a fait la joie de tous les politiques slovènes, pour lesquels la reprise de négociations sur le litige frontalier avec la Croatie est une épine dans le pied. ... Dans une procédure juridique, la Commission ne pourra plus défendre une position autre que celle arrêtée par son service juridique.»