Un revers pour les socialistes belges

En Belgique, les socialistes ont subi des pertes dans de nombreuses communes aux municipales du 14 octobre. Les électeurs se sont surtout reportés sur les Verts dans la partie sud francophone et à Bruxelles, et sur les nationalistes du N-VA en Flandres. Les éditorialistes des deux régions évoquent une évolution inquiétante.

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De Morgen (BE) /

Un parti pris entre deux feux

Pour De Morgen, les pertes des sociaux-démocrates flamands suivent une tendance européenne :

«Le Socialistische Partij Anders (SPA) a du plomb dans l'aile, car il a soutenu pendant des années des gouvernements qui ont fait fi des préoccupations réelles de grands pans de la population. C'est la raison pour laquelle de nombreux partis européens centristes subissent un délitement progressif, à des degrés plus ou moins avancés. La gauche est prise d'assaut de deux côtés en même temps. Les électeurs jeunes, qualifiés et cosmopolites sont attirés par les Verts, qui n'ont pas encore été usés par l'exercice du pouvoir. Les électeurs plus âgés et qui envisagent les choses avec plus d'incertitude ont tendance à se rabattre sur des alternatives à droite.»

Le Soir (BE) /

Virage à gauche au Sud, à droite au Nord

En Wallonie, les Verts ont gagné plusieurs municipalités aux dépens des trois grands partis traditionnels. Le Soir s'inquiète pour l'unité de la Belgique :

«Le PS a perdu le monopole du cœur auprès de l'électeur, le MR [centre droit] n'a visiblement pas emporté le trophée des emplois et si le CDH [centre] a sauvé son président et quelques bastions locaux, il n'a pas encore sécurisé son devenir. ... Ce spectre politique poussé vers la gauche ne facilitera pas le dialogue avec le nord du pays : les ministres fédéraux de la N-VA ont été tous plébiscités dimanche soir et Bart De Wever a gagné la bataille d'Anvers.»